La déclaration choc des joueurs avant la Libye

Patrick Juillard, Media365, publié le mardi 25 mars 2025 à 11h15

Avant la réception capitale de la Libye, lundi à Yaoundé, les joueurs du Cameroun ont fait une déclaration choc pour interpeller leur Fédération, accusée de ne pas les mettre dans les meilleures conditions.

Le Cameroun accueille la Libye, ce lundi (20h00) à Yaoundé pour le compte de la sixième journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Mais quelques heures avant cette rencontre entre les Lions Indomptables (2es) et leurs premiers poursuivants dans le groupe D, tout le pays ne parle plus que de la prise de parole des joueurs, tard dans la soirée de lundi. Rassemblés autour de leur buteur et capitaine Vincent Aboubakar, les hommes de Marc Brys ont dénoncé les querelles intestines qui opposent depuis des mois la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), présidée par Samuel Eto’o, et le ministère des Sports et de l’Education physique, représenté par Narcisse Mouelle Kombi.

Ces désaccords persistants ont singulièrement compliqué le déplacement pour affronter l’Eswatini lors de la précédente journée. Arrivés à Nelspruit (Afrique du Sud) quelques heures seulement avant la rencontre, André Onana et ses coéquipiers n’ont pu ramener mieux qu’un match nul (0-0). « Face à la gravité de la situation que nous vivons (…), [nous apportons] un soutien indéfectible à notre sélectionneur et à son staff technique, en qui nous avons une confiance totale », ont dit les joueurs, avant de « constater que ce travail est perturbé par des tensions inutiles qui mettent en péril l’équilibre de notre équipe. » Et d’en appeler directement à la Fécafoot, accusée d’attiser les tensions.

« Ces tensions ont des répercussions sur nos performances »

« Nous souhaitons ici interpeller la Fédération camerounaise de football. Nous reconnaissons et remercions cette institution pour le soutien qu’elle nous a apporté jusque-là, mais il est indispensable qu’elle garantisse un environnement propice à la sérénité et au bon fonctionnement de notre équipe, préviennent les Lions. Les perturbations et discordes que nous avons observées récemment n’aident ni notre entraîneur, ni notre staff, ni nous, les joueurs. Ces tensions ont effectivement des répercussions sur nos performances et notre capacité à mener à bien nos objectifs. Par conséquent, nous implorons la Fédération de tout mettre en œuvre pour permettre à notre sélectionneur et à son staff de travailler dans la paix et avec la stabilité nécessaires. »

Au cœur de cette discorde, la situation de Joachim Mununga. Le Belgo-Congolais, premier adjoint de Marc Brys et tacticien de l’équipe, ne peut toujours pas s’asseoir sur le banc de l’équipe pendant les rencontres. La Fédération, responsable du remplissage de la feuille de match, refuse d’y inscrire son nom, privilégiant des personnes désignées par ses soins. La prise de parole des joueurs, avec une dédicace finale au président Paul Biya, est-elle de nature à modifier la donne et à ramener l’ancien joueur de Malines à la place qui est normalement celle d’un premier adjoint ? Réponse en début de soirée au stade Ahmadou-Ahidjo.