La mine Picadilly près de Sussex, au Nouveau-Brunswick, bourdonne d’activité afin de répondre à l’augmentation de la demande pour le sel de voirie.
Des travailleurs qui ont perdu leur emploi en 2016 lorsque le prix de la potasse a diminué sont de retour au travail dans la mine à environ un kilomètre de profondeur.
La descente dans un ascenseur industriel dure environ deux minutes. Au fond, les cristaux de sel omniprésents scintillent sous l’éclairage artificiel.
Nous ne pouvons pas l’extraire assez vite
, affirme le directeur général de la mine, Doug Doney. Nous en avons déjà vendu une quantité record en février. Nous allons extraire plus de 100 000 tonnes ce mois-ci.
80 mineurs au travail
La mine emploie plus de 80 personnes à l’heure actuelle. C’est le nombre le plus élevé depuis 2016, lorsque 430 personnes ont perdu leur emploi.
Le travailleur Harry Booth explique qu’il avait envisagé de déménager, mais il voulait élever ses enfants à Sussex et rester près de ses parents âgés.
Il en parle tout en conduisant une camionnette dans trois kilomètres de galeries souterraines. Il s’arrête par moments pour tirer sur des cordes qui ouvrent des portes. Ce système de portes maintient la pression de l’air.
Doug Doney, qui va prendre sa retraite en mai, connaît ce labyrinthe par cœur où s’entremêlent les filons de sel et de potasse.
Doug Doney montre un morceau de sel d’une grande pureté dans la mine Picadilly près de Sussex.
Photo : Radio-Canada
Il est très pur
, dit-il, en ramassant un morceau de sel. C’est du chlorure de sodium à plus de 98 %. Certains de nos échantillons sont purs à 99,6 %.
Plus le sel est pur, plus on peut s’en servir sur les routes à une basse température, ajoute M. Doney.
180 000 tonnes extraites par année
Cette année exceptionnelle découle d’un contrat conclu en 2019 pour fournir environ 180 000 tonnes de sel de voirie par année au ministère des Transports du Nouveau-Brunswick.
Certains mineurs ont passé des mois à réorganiser la mine. Il fallait descendre le nouvel équipement en pièces détachées et l’assembler au fond. Il fallait aussi construire des convoyeurs sur plusieurs kilomètres.

L’extraction du sel dans la mine Picadilly.
Photo : Radio-Canada / Rachel Cave
Jeff Lackie, conducteur d’une machine minière, exprime sa joie d’être de retour dans la région. Il travaillait en Saskatchewan depuis quatre mois lorsqu’on l’a rappelé à Sussex.
D’autres aimeraient avoir cette occasion et ce sera peut-être le cas, selon M. Doney, puisqu’un certain nombre de mineurs employés sont âgés de 60 à 70 ans. Nos employés sont très fiers de leur travail
, souligne-t-il.
Des travailleurs ajoutent qu’il espèrent encore que l’exploitation des filons de potasse redevienne rentable un jour.
D’après un reportage de Rachel Cave, de CBC
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