la diplomatie entre le Mali et l’Algérie vacille

L’épisode fait grand bruit en Afrique. La semaine dernière, un drone malien a été abattu par les forces algériennes. Selon elles, il avait pénétré le territoire algérien. Le Mali estime que non. Nouvelle escalade, diplomatique cette fois : plusieurs pays alliés à Bamako rappellent leurs ambassadeurs.

Le Mali prend des mesures contre l’Algérie

La semaine dernière, un drone malien a été abattu par l’armée algérienne. Officiellement, Alger accuse l’engin d’avoir violé son espace aérien. Bamako dément catégoriquement. L’armée malienne, par la voix du général Oumar Diarra, affirme que l’aéronef effectuait une mission de reconnaissance sur son propre territoire, visant un regroupement terroriste, et que sa chute verticale serait la preuve d’un tir hostile. La zone de crash, selon un communiqué militaire, se situerait à 9,5 kilomètres au sud de la frontière algérienne, avec une distance de 441 mètres entre le point de rupture de liaison et le lieu d’impact, deux localisations « sur le territoire national ». L’Algérie, elle, n’a toujours pas officiellement réagi.

Sauf que la tension monte d’un cran : le Mali, le Niger et le Burkina Faso rappellent leurs ambassadeurs accrédités à Alger. Ce rappel est annoncé dans un communiqué commun de l’Alliance des États du Sahel (AES). Selon leurs termes, cet acte s’explique par une « action hostile préméditée du régime algérien », qualifiée également d’« énième provocation ». De plus, la diplomatie malienne ne se contente pas de cette mesure : elle convoque l’ambassadeur d’Algérie à Bamako, annonce son retrait immédiat du Comité d’état-major conjoint (CEMOC), une structure régionale de coopération antiterroriste, et porte plainte devant les instances internationales pour acte d’agression.

Quand le Sahel devient une poudrière diplomatique

La réaction malienne est loin d’être anodine. Elle s’inscrit dans une dynamique de rupture entamée depuis plusieurs années, et accélérée depuis l’arrivée des juntes au pouvoir au Mali (2020), au Burkina Faso et au Niger. La fin brutale de l’Accord d’Alger en janvier 2024 avait déjà creusé un fossé stratégique entre Bamako et Alger. Cet accord, signé en 2015, visait à pacifier le nord du Mali après les rébellions touarègues. Il est aujourd’hui considéré comme mort-né.

Le rappel des ambassadeurs s’ajoute à une longue série de tensions : désaccords sur la sécurité frontalière, accusations croisées de complicité avec des groupes armés, et surtout, une divergence sur la manière de gérer la transition sécuritaire au Sahel.

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