la discrétion de Sonko fait parler – La Nouvelle Tribune

La célébration de l’Aïd-el-Fitr, marquant la fin du mois de Ramadan, s’est déroulée dans la ferveur et la solennité à travers tout le Sénégal. Les grandes figures de l’État ont participé aux prières dans différents lieux saints du pays. Pourtant, une absence a retenu l’attention : celle du Premier ministre Ousmane Sonko, dont la discrétion inhabituelle suscite de nombreuses spéculations.

Comme chaque année, les dirigeants sénégalais ont pris part aux prières de l’Aïd-el-Fitr aux côtés des fidèles. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a choisi la Grande Mosquée de Dakar, où il a accompli la prière en compagnie de nombreuses personnalités religieuses et politiques.

Idrissa Seck, ancien Premier ministre, s’est rendu à la mosquée de Moussanté à Thiès, tandis qu’Amadou Ba, prédécesseur d’Ousmane Sonko à la Primature, a prié à la mosquée Omarienne dès dimanche. Contrairement à ces personnalités, Ousmane Sonko n’a été aperçu dans aucun lieu de prière public. Aucun communiqué officiel n’a été émis, et l’homme d’État est resté silencieux sur cette célébration. Cette absence contraste fortement avec l’année précédente, où il avait prié à la mosquée de Keur Gorgui, dans son quartier de résidence, entouré de proches et de sympathisants.

Sonko n’a pourtant pas totalement disparu de la scène publique. Samedi dernier, il a assisté à la levée du corps de son avocat, Me Khoureyssi Ba, et a accompagné le défunt au cimetière de Yoff. Ce dernier hommage, chargé d’émotion, a été son dernier engagement public connu avant l’Aïd. Depuis, le Premier ministre est resté en retrait, laissant place aux interrogations. L’absence d’Ousmane Sonko de la scène publique en cette occasion religieuse majeure alimente plusieurs hypothèses. Certains observateurs y voient une volonté de discrétion dans un contexte politique encore fragile, tandis que d’autres évoquent une stratégie de communication visant à marquer une rupture avec ses habitudes antérieures.

D’autres encore estiment que Sonko pourrait avoir choisi de célébrer en privé, loin des projecteurs, afin d’éviter toute instrumentalisation politique d’un moment spirituel. Ce choix tranche avec son image habituelle, lui qui, en tant que leader charismatique, a toujours cultivé une proximité avec la population, notamment lors d’événements religieux et sociaux.