Ce n’est pas la République Dominicaine de Saint-Domingue (à 900km de là), mais le Commonwealth of Dominica : une petite île anglophone des Petites Antilles, entre la Martinique et la Guadeloupe, qui a pour surnom « the Nature island of the Caribean ».
« L’île nature de la Caraïbe », un trésor de biodiversité menacé
Avec son Parc naturel Morne Trois Pitons inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco ; avec des lacs en ébullition au fond de cratères de volcans et plus de 365 rivières, le tout recouvert d’une merveilleuse forêt primaire. Et qui, grâce à sa topographie tourmentée, a échappé aux grandes plantations et à la chlordécone.
Mais derrière la carte postale paradisiaque, la Dominique est aussi un paradis menacé, et si les 73,174 habitants de l’île ne contribuent pour rien au changement climatique, ils en subissent les effets de plein fouet.
Dans la nuit du 18 septembre 2017, l’ouragan Maria y a tout détruit ou presque, avec des vents à plus de 320km/h, faisant 67 morts en emportant près de 90 % des habitations de l’île. En tout plus de 1,3 milliard de dollars de dégâts. Soit plus de 226 % du PIB du pays.
« Nous sommes la ligne de front de la guerre contre le changement climatique« , déclarait le Premier ministre Roosevelt Skerrit, en lançant des appels à l’aide internationale pour faire de la Dominique « la première nation résiliente au changement climatique« . Avec dans la foulée la création d’une agence pour la résilience, le CREAD, et un objectif : atténuer les impacts du changement climatique sur la Dominique, en renforçant ses infrastructures.
D’où une frénésie de développement qui est en train de tout bouleverser, dans cette île qui a la chance d’être un peu oubliée, encore à l’abri des vols internationaux et des complexes hôteliers.
Ici, on n’est pas vraiment aux Antilles, mais plutôt dans les West Indies, les indes occidentales. Avec une vieille identité de Marronnage et de pirates, où vivent encore les derniers Amérindiens de la région : ceux que les découvreurs qualifiaient de cannibales Caraïbes, mais qui préfèrent eux se faire appeler par leur vrai nom de Kalinago. Il y a même, sur la côte ouest un bourg dénommé Massacre, là même où, au XVIIe siècle, les colons britanniques et français s’étaient associés pour les massacrer. Ils sont aujourd’hui un peu plus de 3 000, et ont aussi rebaptisé les 15 km2 de “réserve” où ils étaient dédaigneusement relégués en “territoire”, d’où ils approvisionnent les marchés de l’île en fruits et légumes.
Et dans leur langue, la Dominique se nomme Waitukubuli (« son corps est grand », au féminin)
Équipe
Reportage : Giv Anquetil
Réalisation : Maria Pasquet
Montage : Karen Dehais
Livre à propos des Ti Kaïs de la Dominique : « Still Standing », de Adom Philogene Heron et Marica Honychurch (éditions Papillote presse)
Programmation musicale
- Eddy Louiss – Histoire sans parole
- Gaylords Power Union – Dreams of Africa
- Ophelia – I man suffering
- Leroy Young – Pressure
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