La fierté acadienne a marqué la vie de Catherine Planet

Que ce soit en imaginant le concept de La chasse-balcon ou encore en réalisant son album intitulé Libre, l’Acadie a teinté profondément les projets de Catherine Planet. À l’image du thème qui colore son nouvel effort, l’auteure-compositrice-interprète évoque son parcours de Moncton à Québec, en passant par la Louisiane et les Îles-de-la-Madeleine.

Native de Sainte-Foy au Québec, Catherine Planet est arrivée très jeune à Moncton où elle a habité pendant une partie de son enfance. C’est dans cette ville qu’elle s’est initiée au violon classique pour ensuite poursuivre sa formation.

«J’ai vraiment un amour pour les Maritimes qui est incroyable. C’est drôle parce que j’ai habité là jusqu’à 6 ans, mais c’est vraiment la base de qui je suis. J’ai toujours recherché ce que moi j’avais vécu à Moncton. J’ai des souvenirs de quand j’avais deux ans puis je me rappelais de l’esprit communautaire, de la fierté acadienne qu’il y avait. Ça fait partie de qui je suis, de mon patrimoine familial», a confié l’artiste en entrevue.

La musicienne et auteure-compo­sitrice-interprète qui, en plus de sa formation en violon classique, a fait des études en jazz, en communication et en sociologie a accompagné des artistes de l’Acadie (Lisa LeBlanc, Sandra Le Couteur et Guillaume Arsenault), soit comme choriste, violoniste ou guitariste. La violoniste a donné des spectacles au Nouveau-Brunswick, notamment avec Le Winston Band.

Elle est aussi l’instigatrice de La chasse-balcon, une série de concerts de style pop-up à saveur traditionnelle présentée sur des galeries dans des quartiers de Montréal. L’événement célèbre son dixième anniversaire cette année. Elle a imaginé ce concept après avoir vécu à Lafayette en Louisiane pendant quatre ans. Elle devait y aller pour un séjour de deux mois, mais l’envoûtement a été tel qu’elle a prolongé son séjour afin de découvrir davantage la culture louisianaise.

«C’est ce que j’ai senti là-bas, c’était aussi cette célébration communautaire qu’il y a tout le temps entre les gens. C’est très palpable. Les gens se parlent, on met de l’essence dans notre voiture, c’est comme si tout le monde se reconnaît, se dit bonjour, même s’ils ne se connaissent pas nécessairement.»

Pendant ses études de maîtrise, elle a pu en apprendre davantage sur l’histoire, le patrimoine de la Louisiane à travers les arts, sa culture et sa musique.

«Ce que j’ai observé, c’est que cet élan communautaire provient en grande partie de la fierté culturelle que les gens ont […] notamment pour leur musique traditionnelle. La musique traditionnelle cajun, elle est partout en Louisiane. On l’entend dans les universités, dans les aéroports, dans les stations d’essence, à la radio. Les gens la jouent sur leur ‘‘front porch’’. Ça fait partie du quotidien.»

De retour chez elle à Montréal, cet esprit communautaire favorisant la cohésion sociale qu’elle avait vécue aussi à Moncton lui manquait profondément. C’est à ce moment-là que lui est venue l’idée de créer la chasse-balcon afin de ramener la musique traditionnelle en milieu urbain. Elle estime que le concept est arrivé au bon moment, suscitant un engouement médiatique. L’événement qui ne devait durer que six semaines est devenu un organisme culturel florissant (sans but lucratif), avec un festival bisannuel, en plus des activités hors festival.

Son projet solo

– Gracieuseté

Entre-temps, elle a continué d’oeuvrer sur son projet solo. Après avoir sorti un premier EP, il y a plusieurs années, elle a fait paraître, le 14 mars, son premier album complet. Libre propose 11 titres au style folk indie-pop inspirés de ses influences. Il y a beaucoup de clins d’oeil à la musique traditionnelle. Pour ce nouvel opus qui rassemble plusieurs musiciens, elle avait envie de quelque chose d’un peu plus dansant et dynamique sur scène. Elle ne s’est pas imposé de barrières, flirtant avec toutes ses influences qui passent du rock à la pop britannique et au country.

«Pour moi, c’était important aussi de garder le clin d’œil à la musique trad que j’ai utilisé comme thème musical à travers des solos, à travers des introductions musicales. C’est pas nécessairement joué à la façon trad, mais les thèmes, ils sont là parce que ça fait partie de mon patrimoine, puis je trouvais ça important de les utiliser.»

La liberté est au coeur de cet opus qui aborde aussi le deuil parental, la joie, le doux quotidien, la fierté, l’amitié et l’amour.

«Il y a plusieurs thématiques dans les chansons qui parlent de liberté, soit de la liberté elle-même ou du manque de liberté. Ensuite, ça reflète un peu mon parcours de vie.»

Beaucoup d’événements se sont produits dans sa vie de façon imprévue. «Ça prend une certaine forme de liberté pour accepter ce que l’univers nous propose.»

Un événement de lancement est prévu le 17 avril à Montréal. Par la suite, elle compte développer son spectacle davantage, pour ensuite partir en tournée avec possiblement des arrêts en Acadie. Elle a mis sur pied une campagne de sociofinancement pour l’aider dans la réalisation des dernières étapes du disque, dont la mise en marché.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.