Alors qu’il participait à une réunion, à la mairie de Saaba, une commune proche de Ouagadougou. Le 11 mars dernier, Idrissa Barry a dénoncé un massacre perpétré à Solenzo contre des civils peuls, une communauté soupçonnée de complicité avec les djihadistes.
Le mouvement qualifie ces exécutions de « punitions à connotation génocidaire », une critique en règle qui aurait, selon ses proches, provoqué l’enlèvement d’Idrissa Barry. De son côté, le régime militaire nie toute implication dans le massacre de Solenzo et dénonce une « vaste campagne de désinformation ».
Le gouvernement burkinabé justifie son action et son maintien au pouvoir par la nécessité de combattre le terrorisme islamiste. Dans cette logique, le régime dirigé par Ibrahim Traoré a mis en place les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des milices civiles soutenant l’armée dans sa lutte contre les djihadistes, et qui sont impliquées dans plusieurs massacres.
Cet enlèvement n’est pas un cas isolé. Depuis le coup d’État de septembre 2022, le pouvoir militaire d’Ibrahim Traoré réprime durement les opposants politiques. Interpellé sans mandat ni motif officiel, Barry rejoint une longue liste de personnalités visées par cette stratégie de disparition forcée. Guy Hervé Kam, autre figure du mouvement Sens, avait lui aussi été enlevé à deux reprises avant d’être placé sous contrôle judiciaire pour « complot ».
Selon l’ONG Armed Conflict Location & Event Data, depuis le coup d’État de 2022, les violences au Burkina Faso se sont intensifiées. Elles ont causé la mort de 26 000 personnes dans le pays.
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