(SenePlus) – Dans un virage aussi audacieux qu’inattendu, le comité national de Miss Côte d’Ivoire a pris une décision révolutionnaire pour son édition 2025 : interdire aux candidates le port de perruques et d’extensions capillaires. Cette mesure, que le journal Le Parisien qualifie de « séisme dans le monde des concours de beauté en Côte d’Ivoire », marque un tournant dans un pays où ces artifices sont considérés comme une norme sociale.
Selon la BBC citée par Le Parisien ce lundi 7 avril, cette nouvelle règle rompt avec une tradition bien établie. Sur les 28 reines de beauté couronnées lors des précédentes éditions, seules deux avaient osé se présenter avec leurs cheveux naturels, dont Marlène Kany Kouassi, élue en 2022. Sa victoire avait d’ailleurs suscité de vives réactions à l’époque.
Victor Yapobi, président du comité Miss Côte d’Ivoire, défend fermement cette position : « Elles peuvent venir nattées, elles peuvent venir avec les cheveux courts, si elles n’ont pas de cheveux, elles peuvent venir rasées », avait-il déclaré en février à RFI, selon Le Parisien. Il a réitéré sa vision auprès de la BBC en marge d’une sélection locale : « La beauté doit être naturelle. »
Cette démarche s’inscrit dans une politique plus large du comité qui lutte également contre la chirurgie esthétique et l’utilisation de crèmes éclaircissantes pour la peau. Elle représente une volonté affirmée de promouvoir l’authenticité et la diversité des standards de beauté.
Le ban sur les artifices capillaires s’applique désormais à l’ensemble des élections régionales qui se déroulent ce printemps dans 13 villes ivoiriennes, avant la grande finale prévue le 28 juin à Abidjan. Mais ce n’est pas la seule nouveauté du concours 2025, rapporte Le Parisien.
Le comité a également élargi la tranche d’âge des participantes, désormais fixée de 18 à 28 ans (contre 25 ans auparavant), tout en maintenant une taille minimale de 1,67 m. Autre changement notable : les frais d’inscription ont été réduits, passant de 75 à 45 euros. « Nous avons constaté que ces jeunes femmes dépensaient beaucoup d’argent pour participer et que cela commençait à peser sur leur budget », explique Victor Yapobi.
Cette initiative, première du genre dans la région selon Le Parisien, n’a pas encore été suivie par les pays voisins. Elle a néanmoins suscité de nombreuses réactions depuis son annonce en février.
Parmi les candidates, certaines accueillent ce changement avec enthousiasme. C’est le cas de Laetitia Mouroufie, qui tente sa chance pour la deuxième fois : « L’an dernier, je portais des extensions, parce que je pensais que c’est ce qu’il fallait avoir pour être belle. Cette année, j’ai davantage confiance en moi », confie cette jeune femme de 25 ans.
Le journal conclut que cette décision représente « un premier pas vers une acceptation de plus en plus grande du cheveu naturel dans la société ivoirienne », suggérant que l’impact de cette mesure pourrait dépasser le cadre du concours pour influencer les normes de beauté dans l’ensemble du pays.
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