Selon les médias français, la lettre reçue par de grandes entreprises françaises était signée par un fonctionnaire du département d’État américain travaillant à l’ambassade des États-Unis à Paris. L’ambassade n’a pas répondu aux questions de l’Associated Press ce week-end.
Le quotidien Le Figaro a publié ce qu’il présente comme une copie de la lettre. Le document précise qu’un décret signé par Donald Trump en janvier, mettant fin aux programmes de Diversité, équité et inclusion (DEI) au sein du gouvernement fédéral, «s’applique également à tous les fournisseurs et prestataires de services du gouvernement américain, indépendamment de leur nationalité et du pays dans lequel ils opèrent».
Le document demandait aux destinataires de remplir, signer et renvoyer sous cinq jours un formulaire de certification distinct attestant de leur conformité.
Ce formulaire, également publié par Le Figaro, stipulait : «tous les prestataires du département d’État doivent certifier qu’ils ne gèrent aucun programme promouvant la DEI qui viole les lois antidiscriminatoires applicables.»
Le formulaire demandait aux destinataires de cocher une case pour confirmer qu’ils respectaient ce critère.
La lettre ajoutait : «si vous refusez de signer ce document, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous en fournir les raisons détaillées, que nous transmettrons à nos services juridiques.»
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Aurore Bergé, ministre française de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, a déclaré dimanche que cette lettre constituait «une forme évidente d’ingérence. Autrement dit, une tentative d’imposer un diktat à nos entreprises.»
S’adressant à BFMTV, elle a déclaré que le gouvernement français «suivait la situation de très près» et s’efforçait de déterminer combien d’entreprises avaient reçu la lettre.
La ministre a confié que «de nombreuses» entreprises ont fait savoir au gouvernement qu’elles n’envisageaient pas de répondre, «parce qu’elles n’ont pas à répondre, en fait, à une sorte d’ultimatum lancé par l’ambassade des États-Unis dans notre pays».
«Il est hors de question que nous empêchions notre activité de promouvoir le progrès social, a affirmé Mme Bergé. Heureusement, beaucoup d’entreprises françaises n’envisagent pas de modifier leurs règles.»
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