La France appelle à la conclusion urgente d’un cessez-le-feu en (…)

Je remercie la Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Bintou Keïta, pour son intervention mais surtout pour son action et celle de la MONUSCO en République démocratique du Congo. Je remercie la Secrétaire générale du Conseil danois pour les réfugiés, Mme Charlotte Slente pour sa présentation extrêmement humaine et concrète.

Par ces interventions, nous mesurons la gravité de la situation sécuritaire et humanitaire que continuent d’endurer les populations du Nord- et du Sud-Kivu, accentuée par l’offensive conduite par le M23 avec le soutien et la participation des Forces rwandaises de défense. Une nouvelle fois en trois décennies de conflit, l’Est de la République démocratique du Congo est en proie à la violence des groupes armés, à l’instabilité chronique et à la prédation des ressources naturelles. Cette situation nous oblige. Un mois après l’adoption de la résolution 2773, il est de la responsabilité de ce Conseil de maintenir son implication en faveur de la paix et de la sécurité en République démocratique du Congo comme dans la région.

1/ Le Conseil de sécurité s’est exprimé sans ambiguïté pour exiger une cessation immédiate des hostilités. La résolution 2773 a appelé à la conclusion, par toutes les parties, d’un accord de cessez-le-feu effectif, inconditionnel et immédiat. Par ce texte, le Conseil a appelé à l’unanimité au retrait sans délai des Forces rwandaises de défense hors du territoire congolais. La résolution rappelle également la nécessité de respecter le droit international humanitaire et d’assurer un accès humanitaire complet, sûr et sans entrave, à commencer par la réouverture de l’aéroport de Goma. Ces rappels restent indispensables aujourd’hui.

Des progrès urgents sont attendus dans la mise en œuvre de la résolution 2773. Les affrontements quotidiens se répètent sur les lignes de front. Les exactions contre les civils, les violations des droits de l’Homme, les violences sexuelles se multiplient. Le risque d’embrasement de la région des Grands Lacs demeure. Le Conseil ne saurait se satisfaire de la situation actuelle.

2/ La conclusion d’un cessez-le-feu respecté par toutes les parties est donc au sommet des priorités. La France soutient les efforts à cette fin, qu’il s’agisse des appels au cessez-le-feu annoncés après la rencontre de Doha le 18 mars ou dans le cadre du processus régional SADC/EAC. Le cessez-le-feu doit être mis en œuvre pour que les combats cessent de peser un jour de plus sur les populations de l’Est de la RDC. Les initiatives de dialogue doivent se poursuivre afin de parvenir à des progrès concrets et observables vers l’arrêt des hostilités.

3/ Dans ce contexte, les processus régionaux de médiation ont vocation à jouer un rôle clé pour amorcer la sortie de crise dont nous avons besoin. La France a soutenu les processus de Luanda et Nairobi et continuera d’appuyer tous les efforts régionaux permettant de progresser vers un règlement durable du conflit, dont le processus EAC/SADC. Nous soutenons la coordination entre ces initiatives et l’implication des Nations unies, ainsi que la consultation de la société civile et la participation des femmes aux processus de paix. Je salue également l’engagement de l’Angola et de son président João Lourenço, qui a œuvré sans relâche à promouvoir le dialogue et définir les paramètres concrets d’une solution négociée en vue du retrait complet des forces rwandaises et de la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) par la République démocratique du Congo. Il est essentiel de continuer à bâtir sur cet acquis.

4/ Enfin, je souligne l’importance du rôle de la MONUSCO, qui évolue dans un environnement dégradé et se voit trop souvent entravée dans son mandat d’action par le M23. Son mandat de protection des civils doit être pleinement mis en œuvre dans toute sa zone de responsabilité. La MONUSCO dispose de capacités adaptées pour participer à la surveillance d’un cessez-le-feu, une fois un accord conclu. Cela nécessite qu’il soit mis fin aux pressions à son encontre. Les attaques contre les casques bleus, susceptibles de constituer des crimes de guerre, ne sauraient être acceptées. Il en va de même pour les entraves à la liberté de mouvement de la MONUSCO ou à l’exercice de son mandat.

Madame la Présidente,

La résolution du conflit dans les Grands Lacs suppose un engagement de bonne foi de toutes les parties, autour de la conviction qu’il n’existe pas de solution militaire. Elle nécessite aussi une implication continue de ce Conseil, en lien étroit et constant avec les efforts régionaux.

La France poursuivra son engagement en faveur de la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, et en faveur de la paix et la stabilité dans toute la région. Elle réaffirme son entier soutien envers la MONUSCO et sa cheffe Mme Bintou Keïta.

Je vous remercie.

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