la France bénéficie, depuis début juin, de la solidarité européenne

Des boîtes de médicaments initialement destinées à la Slovénie distribuées en France pour éviter une pénurie. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé l’arrivée, depuis ce pays, début juin, de traitements à base de méthotrexate (MTX) injectable, prescrits dans le cadre de leucémies, de certains lymphomes, tumeurs osseuses ou cancers de l’utérus ou des ovaires.

Les laboratoires Accord, Teva et Viatris, fabricants du traitement, avaient alerté le gendarme du médicament de difficultés de production pouvant conduire à une pénurie de mi-juin à mi-juillet. Pour éviter cette situation, l’ANSM a donc fait appel, pour la première fois, à l’aide de ses voisins européens, en activant le mécanisme de solidarité volontaire en matière de médicaments.

Redistribution d’unités en stock

Ce dispositif a été créé par la Commission européenne en octobre 2023, dans un contexte de pénuries fréquentes et de difficultés d’approvisionnement. Son objectif est de « garantir la disponibilité des médicaments critiques et de réduire la dépendance de l’Union européenne à l’égard de sources extérieures », selon Margaritis Schinas, vice-président chargé de la promotion du mode de vie européen.

Concrètement, ce mécanisme prévoit qu’un État peut, en dernier ressort, signaler ses besoins pour un médicament particulier aux États membres. En retour, ces derniers peuvent redistribuer les unités qu’ils ont en stock. Dans le cas du méthotrexate, c’est donc la Slovénie qui a accepté de rediriger ses flacons vers les pharmacies françaises.

La péremption des unités importées étant fixée à la fin du mois d’août, « les flacons importés doivent être utilisés en priorité par rapport à d’autres stocks de MTX », a toutefois précisé l’ANSM, selon qui d’autres doses initialement destinées au Royaume-Uni vont également être importées et mises à disposition des établissements fin juin. L’approvisionnement classique devrait être de nouveau garanti à partir de mi-juillet.

Des difficultés d’approvisionnement en hausse

Les difficultés d’approvisionnement de médicaments ont empiré ces dernières années. En 2023, près de 5 000 signalements de ruptures et risques de rupture de stocks avaient été recensés par l’ANSM, soit une augmentation de 30 % en un an. Ils ont plus que doublé par rapport à 2021. Selon le gendarme du médicament, ces pénuries tiennent à des facteurs récurrents : problèmes de fabrication, défauts de qualité, capacité de production insuffisante ou encore hausse des besoins, en raison du vieillissement de la population.

Afin d’y faire face, le mécanisme européen de solidarité s’inscrit dans le cadre d’une « nouvelle approche », destinée à « améliorer la sécurité du médicament sur le long terme », selon Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire. La Commission avait ainsi publié fin décembre la première liste de médicaments critiques pour identifier les besoins et prévenir les ruptures d’approvisionnement.

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