Deux des cinq emprises militaires de l’armée française au Sénégal seront officiellement transférées aux autorités sénégalaises, ce vendredi. Cette action constitue la première phase du retrait total des troupes françaises du pays, une initiative plus large qui s’inscrit dans un mouvement global de réajustement des relations militaires de la France avec ses anciennes colonies africaines.
La France cède, ce jour, deux sites militaires au Sénégal. Les sites concernés, appelés quartiers Maréchal et Saint-Exupéry, sont situés à proximité du parc de Hann, près du port de Dakar. Ces bases, qui comprennent des habitations et des hangars, deviennent désormais propriété du Sénégal. Ce transfert, bien que sans cérémonie officielle, sera marqué par la signature d’un procès-verbal, une formalité administrative qui officialise le passage des terrains sous contrôle sénégalais.
Une cession planifiée de longue date
Depuis un an, ces emprises étaient déjà vides et attendaient cette remise. Selon des sources militaires françaises, cette cession était planifiée de longue date, mais n’avait pas encore été formalisée. Mais ce transfert sénégalais ne se limite pas à ces deux bases. Trois autres emprises militaires françaises sont encore sous la gestion de Paris. L’une se trouve au port de Dakar, une autre dans le quartier de Ouakam au centre de la capitale, et la dernière, une base d’écoutes maritimes, est située à Rufisque, aux portes de Dakar.
Bien que le processus de rétrocession de ces sites soit en bonne voie, une réunion de la commission mixte franco-sénégalaise, chargée de superviser cette transition, est attendue dans les jours à venir pour établir un calendrier précis des prochains transferts. Ce retrait des bases militaires françaises au Sénégal s’inscrit dans un cadre plus vaste qui concerne l’ensemble du continent africain. En effet, la France, traditionnellement présente dans plusieurs pays africains, a amorcé une série de fermetures et de rétrocessions de bases militaires.
Réajustement de la présence militaire française sur le continent
Ces évènements sont le signe d’un réajustement de la présence militaire française sur le continent. Ces démarches ont été particulièrement visibles au Mali, où la France a procédé au retrait de ses troupes dans le cadre de la fin de l’opération Barkhane, après neuf ans de présence pour lutter contre les groupes armés terroristes. La France a également entamé la fermeture de ses bases en République centrafricaine et au Tchad, des pays où elle avait historiquement des installations militaires. Dans le cas du Sénégal, la question du Falcon 50, un avion de surveillance utilisé par la marine française pour monitorer la pêche illégale et les trafics de drogue, reste en suspens.
L’avion, stationné à l’aéroport de Dakar, continuera-t-il ses missions sous contrôle français ou sera-t-il rapatrié en France ? Cette décision n’a pas encore été prise, et plusieurs sources indiquent que le dossier est toujours en discussion. Le retrait progressif de la France de ses anciennes bases militaires en Afrique est la preuve de nouvelles dynamiques de coopération et de souveraineté sur le continent. Le Sénégal, tout comme d’autres pays africains, prend désormais en charge la gestion de ces installations, renforçant ainsi son autonomie tout en préservant des relations militaires de coopération avec la France.
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