L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné à cinq ans de prison, notamment pour atteinte à l’intégrité du territoire algérien. Paris espère « une issue rapide, humanitaire et digne à cette situation » selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Après la condamnation, la réplique française. Paris a déploré ce jeudi 27 mars la condamnation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme en Algérie, notamment pour atteinte à l’intégrité du territoire algérien, exhortant les autorités algériennes à trouver une issue « rapide, humanitaire et digne à cette situation ».
« Nous déplorons la condamnation à une peine de prison ferme de notre compatriote Boualem Sansal », a déclaré Christophe Lemoine, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
« Nous réitérons notre appel à une issue rapide, humanitaire et digne à cette situation », a-t-il ajouté.
Indignation en France
La condamnation de Boualem Sansal avait suscité une vague d’indignation des politiques français de tous bords. Dénonçant une décision « scandaleuse », la cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, a estimé sur X que la condamnation de Boualem Sansal « est en réalité, compte tenu de son âge et de son état de santé, une condamnation à perpétuité ».
« Cela restera une tache indélébile sur le régime algérien. En réalité Boualem Sansal est un otage du régime algérien qui s’en sert pour faire plier la France », a-t-elle ajouté. , »Le délit d’opinion ne devrait pas exister. Nous réclamons à nouveau sa libération immédiate », a tweeté la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot.
« Honteux » et « inacceptable », a réagi sur le même réseau social le député Alexis Corbière (ex-LFI, qui siège avec les écologistes).
« Notre gouvernement doit donc tout faire en direction du gouvernement algérien pour que cette injustice cesse », a ajouté l’élu de gauche.
Laurent Wauquiez, président des députés LR et candidat à la présidence de son parti, a dénoncé sur X une « condamnation inique par un régime qui hait la liberté » et a appelé à « sortir de la soumission au régime d’Alger ». Quant à l’ancien Premier ministre Gabriel Attal (Renaissance), il a étrillé « une parodie de justice », estimant sur X que « c’est la France qui est visée », « à travers ce verdict inique ».
Des élus locaux se sont également exprimés, toujours sur X, à l’instar du président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand: « Boualem Sansal est un prisonnier politique. 5 ans de prison pour un homme dont le seul crime est d’avoir pris la plume. Il en va maintenant de l’honneur de la France de tout faire pour obtenir sa libération et l’annulation de cette infâme condamnation ». David Lisnard, président LR de l’Association des maires de France, a parlé d' »infamie ».
Crise diplomatique
Boualem Sansal, dont le cas est au coeur d’une crise avec la France d’une gravité inédite, était accusé notamment d’atteinte à l’intégrité du territoire algérien, pour avoir repris à son compte, dans un média français d’extrême droite, la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été amputé au profit de l’Algérie sous la colonisation française.
Le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger, a décidé « en présence de l’accusé, une peine de cinq ans de réclusion ferme » et l’a aussi condamné à une amende de 500.000 dinars algériens, soit environ 3.500 euros, selon un correspondant de l’AFP présent dans la salle.
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