Une contribution de Yannick Chatelain, Professeur Associé Digital / IT, GEMinsight Content Manager, Grenoble Ecole de Management.
J’ai pu évoquer dans un précédent article la censure par invisibilisation des « démocraties » et le phénomène du « Shadow Banning » : une pratique algorithmique obscure qui invisibilise certains utilisateurs sur les réseaux sociaux, en raison de leurs discours – aussi argumentés et factuels soient-ils – afin de mettre concomitamment en avant les discours dominants ceux qui ne vont pas à l’encontre de la doxa actuelle qui sévit en France – et au niveau de l’UE – notamment le narratif « raccourci » des origines de la guerre actuelle (cf. Guerre du Donbass) soutien indéfectible et financier du gouvernement Ukrainien qui ne souffre pas contestation, et dans une « disposition » à être « prêt » à aller jusqu’à la guerre avec la Russie. Il faut adhérer, cela ne souffre pas le débat. Il n’a pas lieu d’être, à moins d’être – qualifié de « pro Poutine » ce qui est une caricature pour le moins simpliste.
Dans la situation de tension internationale majeure que nous traversons, liée à la guerre en Ukraine, il est de fait « de bon ton » d’adhérer à cette doxa pour « faire Nation » quoi qu’il en coute, ce qui peut « apparaitre » normal « pour certains », tout comme cela est « pour d’autres » une grave source d’inquiétude pour ce qui concerne le bon fonctionnement démocratique ! (Cf. Cette invisibilisation de discours dissonants exclue, comme elle ostracise, in fine des experts crédibles et paradoxalement indispensables à un véritable « Débat démocratique » !
Les crises qui perturbent notre fonctionnement démocratique se sont multipliées. Il est bon d’en rappeler les origines. Avant la crise du covid ou l’absurde s’est souvent invité comme la norme (cf. personne seule en forêt verbalisée, autorisation de sorties que vous pouviez multiplier à l’envi, citoyen-barman devenant des « auxiliaires-policiers » et auscultant les QR code etc. et initiant un inédit contrôle du citoyen par le citoyen) avant la guerre du Donbass, avant le mouvement européen de nos agriculteurs, la crise de notre démocratie remonte aux premières manifestations des Gilets jaunes. Ce soulèvement populaire a révélé un profond mécontentement social et une méfiance à l’égard du gouvernement. Depuis, les crises se succédant, la tentation autoritaire, dont le contrôle de l’information et le contrôle des masses se sont largement développés. « Gouverner c’est prévoir », toutefois « Gouverner l’imprévisible » au corps défendant du pouvoir est autrement plus complexe. Cette volonté de contrôle qui ne cesse de s’accroître est un sujet délicat qui en englobe plusieurs autres :
- La liberté de la presse.
- La régulation des médias.
- La censure, les débats sur la désinformation et les « fakes news ».
- La répression des contestataires (cf. manifestations.)
Si en France, la censure officielle est supposée rare, le gouvernement, comme les gouvernements précédents, peuvent être tenté de contrôler l’information, par exemple, en exerçant des pressions politiques, en intimidant des journalistes, en intervenant auprès des acteurs du net, (sans qu’il ne soit possible de prouver à ce jour leurs injonctions pour cibler et invisibiliser certains opposants) ou en portant des poursuites judiciaires contre des médias ou des journalistes. En outre, le spectre d’une éventuelle guerre avec la Russie est une autre menace sérieuse pour les libertés publiques.
Cet article s’appuie et se conclura par les réflexions de Hannah Arendt[1], Levitsky et Ziblatt[2], Linz[3], Snyder[4] concernant les démocraties et les dérives qui, dans certain contexte, peuvent les menacer. L’objet de cet article, n’est pas de prendre une position personnelle qui ne pourrait être qu’altérée par ma subjectivité ! Je ne détiens aucune vérité, et si tel était le cas je la libèrerai, la seule ambition de cet article est que chacun puisse disposer de clé de lecture, d’identifier des points de vigilances, invitant à une réflexion personnelle, permettant de se forger une opinion sur la période trouble que notre démocratie traverse et la façon citoyenne d’agir et de réagir.
Les origines de la crise politique en France.
La crise politique en France a des origines anciennes. D’une part, les inégalités croissantes et la stagnation économique ont suscité un sentiment de colère et d’exclusion de la population qui ne bénéficie pas du système. Les gilets jaunes en 2018 que j’ai évoqué en préambule en sont l’exemple le plus prégnant. Elle a mis en lumière des divisions sociales et économiques graves. D’autre part, l’insatisfaction et le mécontentement envers les institutions politiques traditionnelles ont joué un rôle crucial. Les multiples scandales qui – depuis toujours (cf. Liste de scandales politiques français) – gangrènent la vie politique et l’absence de réel progrès ont grandement réduit la légitimité des gouvernants. Les citoyens se sentent distants et impuissants face à l’élite, une élite qui « semble » se moquer de ses besoins et de ses préoccupations tout en semblant jouir d’une forme d’impunité dans ses propres dérives. Enfin, cette crise politique a été nourrie par la montée des partis populistes et une polarisation croissante de la société. Les abîmes idéologiques s’approfondissent, rendant difficile le consensus et les solutions. Dans ce contexte de tensions, il est essentiel de comprendre les racines profondes de la crise politique Française afin d’élaborer des solutions appropriées et efficaces pour « tenter » s’il n’est déjà trop tard, rétablir la confiance et renforcer la démocratie.
Les réflexions de Arendt, Levitsky, Ziblatt, Linz, Snyder et Dahl, comme outils de… réflexion :
Dans le contexte que j’évoque, les raisonnements de Hanna Arendt, Steven Levitsky, Daniel Ziblatt, Juan Linz, Charles Richard Snyder et Robert Alan Dahl sont cruciaux pour comprendre les risques de dérives associés à la crise politique actuelle en France (et en Europe) sur fond de crise internationale majeure, afin que le lecteur puisse se faire une opinion éclairée. Ces auteurs se sont révélés être des penseurs éminents qui ont étudié divers aspects des régimes autoritaires et des démocraties imparfaites et, par conséquent, fournissent des informations pertinentes et des clés de lecture, sur la possibilité d’une dérive autoritaire en France (ou d’autres démocraties).
Les réflexions d’Hannah Arendt sur les dérives vers les régimes autoritaires représentent ainsi une analyse critique des mécanismes et des processus qui favorisent la montée de tels régimes, ainsi que les implications pour la démocratie et les droits de l’homme. Hannah Arendt a développé certaines réflexions sur les dérives autoritaires, en particulier dans son ouvrage majeur « Les Origines du totalitarisme ». Voici quelques-uns des points clés qu’elle a développés dans ce cadre : Concernant la surveillance et le contrôle de la société, Arendt a souligné l’importance de la surveillance sociale et du contrôle pour les régimes autoritaires. Elle a expliqué comment ces régimes se fondent sur des appareils de surveillance étendus, tels que la police secrète et la propagande, pour renforcer leur pouvoir et réprimer toute opposition. Arendt a également discuté la manière dont les régimes autoritaires contrôlent la pensée et les actions des citoyens en manipulant la vérité et la réalité. Elle a analysé la manière dont la propagande, la désinformation et la réécriture de l’histoire sont utilisées pour justifier l’autorité et s’exercer sur la domination politique. Elle a discuté de l’aliénation et de l’atomisation sociale qui peuvent naitre dans la société à l’époque de régimes autoritaires. Idéalement, ces régimes sapent les relations sociales et politiques en société et promeuvent la peur, la suspicion et la méfiance entre les individus. Arendt a également analysé le rôle du populisme et du ressentiment promouvoir le développement de régimes autoritaires. Elle a analysé comment les régimes autoritaires exploitent les tensions sociales et économiques pour mobiliser un soutien politique et promouvoir le contrôle autoritaire sur la société. De leur côté Levitsky et Ziblatt ; dans l “How Democracies Die”, ont identifié les signaux d’alarme annonciateur du déclin imminent de la démocratie, notamment : L’affaiblissement de ses institutions et la dissémination du clivage politique conjugué au déclin de la croyance dans des normes intérieures de la démocratie. D’un autre côté, Linz a étudié les mécanismes des systèmes autoritaires et a orienté ses travaux sur la concentration du pouvoir au sein de l’exécutif qui est caractéristique de ce type de régime. Snyder a lui alerté sur la rhétorique du nationalisme des régimes autoritaires et la nouvelle culture de la désinformation. Enfin, Dahl a introduit le concept de “polyarchie[5]” pour les systèmes où le pouvoir est partagé entre plusieurs acteurs.
Dans l’ensemble, ces penseurs révèlent les mécanismes qui pourraient transformer la démocratie en régime autoritaire et suggèrent des outils analytiques qui sont en mesure de nous permettre d’évaluer les risques pour la France d’aujourd’hui. Ces travaux montrent clairement que la vigilance accrue est nécessaire pour lutter contre les dérives potentielles. Il crucial de maintenir l’ordre démocratique dans ce pays si nous voulons sauvegarder sa paix.
En examinant les points clés développés nous pouvons identifier plusieurs éléments qui sont pertinents pour ce qui concerne la situation française, et d’autant plus dans un contexte géopolitique tendu avec la Russie. La surveillance sociale et le contrôle sont des éléments préoccupants en particulier avec les débats sur la surveillance électronique, la sécurité nationale et les lois antiterroristes, plus pragmatiquement, en terme de surveillance, le site Disclose a révélé qu’ en 2015, les forces de l’ordre ont « discrètement acquis un logiciel d’analyse d’images de vidéosurveillance de la société israélienne Briefcam, pendant huit ans, le ministère de l’Intérieur a caché l’utilisation de cet outil, qui inclut la technologie de reconnaissance faciale », une situation préoccupante, comme le souligne disclose : dans un « point de situation juridique » daté de mai 2023, un cadre de la direction nationale de la sécurité publique (DNSP) a alerté sa hiérarchie en soulignant qu’il était strictement interdit d’utiliser un logiciel quel qu’il soit (notamment Briefcam) pour effectuer un rapprochement de visage ou une reconnaissance faciale, sauf dans le cadre légal strictement défini. Nous pouvons « comprendre » l’empressement du ministre de l’intérieur à lancer une enquête administrative ! Parallèlement la fuite en avant « d’expérimentations » se poursuit : la France a ainsi été le premier pays européen a légaliser la vidéosurveillance algorithmique dans le cadre de la loi relative aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Pour faire simple : Le VSA (Vision Surveillante Automatisée) est un système conçu pour automatiser l’analyse des images provenant des caméras de surveillance. Il s’agit d’une couche algorithmique intégrée aux caméras de vidéosurveillance conventionnelles. Les algorithmes analysent en temps réel les images captées par les caméras afin de détecter automatiquement des situations prédéfinies, à savoir des comportements suspects. Qu’est-ce qu’un comportement suspect ? Vous demanderez à ceux et celles qui gèrent les algorithmes ! Enfin, les récents développements législatifs et les pratiques de renseignement suscitent des inquiétudes quant à leur impact sur les libertés individuelles et la vie privée. Ces signaux sont d’autant plus inquiétant que le gouvernement français utilise divers moyens pour contrôler l’information, notamment par le biais de la surveillance généralisée et les multiples lois qui se sont succédées dont, et pour n’en citer qu’une la loi sur la sécurité globale. Ces mesures restreignent les droits des citoyens à manifester -entre autres – et menacent les fondements même de notre démocratie. En outre, le dénigrement de certaines institutions démocratiques interroge : lorsque les hommes politique critiquent ouvertement les décisions de justice dès lors qu’elles interfèrent sur leur calendrier… ce n’est pas anodin, quand bien même il est vrai que le principe de la contestation est au cœur de l’État de droit, puisque, sauf exceptions, toute décision peut faire l’objet d’une contestation, mais dès lors qu’elle est médiatisée, ces critiques ouvertes peuvent affaiblir la confiance du public dans le système judiciaire et miner son autorité, cette attitude est extrêmement préoccupante dans une démocratie où la séparation des pouvoirs est essentielle. Parmi les lois liberticides les plus « inquiétante », une proposition de loi, votée discrètement en première lecture à l’Assemblée nationale en mars 2024 se fixe pour objectif de sanctionner les propos à caractère discriminatoire tenus en privé ce qui consacrerait l’abolition de la frontière entre public et privé, une loi qui générerait une défiance de l’autre jamais atteinte dans un pays démocratique et qui ouvrirait la porte à toutes les délations qu’elle soient réelles ou imaginaires, voire au délit d’opinion dans un cercle privé ! Il est indispensable de rappeler à nos députés les alertes de Hannah Arendt sur ce type de pratique qui émanent de régimes autoritaires et dont le seul but est de saper les relations sociales et politiques en société en promouvant la peur, la suspicion et la méfiance entre les individus. Une approche inacceptable.
Concomitamment à ces lois coercitives, les campagnes de désinformation internes comme externes peuvent influencer l’opinion publique et saper la confiance dans les institutions démocratiques, créant ainsi un terrain propice aux discours populistes et autoritaires. Concernant les tensions sociales et politiques en France, exacerbées par des questions telles que l’immigration, l’économie et l’identité nationale, ces tensions peuvent contribuer à l’aliénation et à l’atomisation de la société (communautarisme). Les divisions croissantes et le manque de confiance dans les institutions démocratiques peuvent ouvrir la voie à des discours populistes et autoritaires qui exploitent ces divisions pour mobiliser un soutien politique. Les discours nationalistes et la propagation de la désinformation peuvent être utilisés pour manipuler l’opinion publique et légitimer l’autorité politique. Les travaux de Snyder mettent en garde contre la montée du nationalisme et la manipulation de l’information par les régimes autoritaires, des tendances qui pourraient également être observées dans le contexte français.
Enfin, pour en revenir aux travaux de Levitsky et Ziblatt qui pointent la dangerosité liée au déclin des institutions démocratiques, tels que l’affaiblissement des contre-pouvoirs, la polarisation politique et le déclin de la confiance dans les normes démocratiques. Ces tendances peuvent être observées dans le paysage politique français, notamment avec la montée de partis populistes et les attaques contre les institutions démocratiques traditionnelles.
Dans l’ensemble, ces analyses soulignent la nécessité d’une vigilance accrue pour prévenir les dérives autoritaires en France. Cette dernière doit rester vigilante et résolue dans la défense de ses valeurs démocratiques. Il est crucial de renforcer les institutions démocratiques, de promouvoir la transparence et la responsabilité, et de résister aux discours populistes et nationalistes qui menacent les fondements même de la démocratie. En particulier dans un contexte géopolitique tendu avec la Russie, où la manipulation de l’information et les tentatives d’ingérence étrangère constituent une menace pour la stabilité démocratique.
Les menaces pesant sur la démocratie française : vers une réflexion citoyenne urgente et un dialogue nécessaire pour sauvegarder nos libertés.
Pour « conclure », les travaux de Hanna Arendt, Steven Levitsky, Daniel Ziblatt, Juan Linz, Charles Richard Snyder et Robert Alan Dahl ont ainsi montré que nos démocraties sont, des « colosses » de libertés au pieds d’argile et sont depuis toujours confrontée à des dangers réels. Nous devons également nous demander ce que nous pouvons faire, en tant que citoyens, pour garantir plus de liberté et renforcer le concept de démocratie quand il se délite. Comment pouvons-nous promouvoir le discours, la tolérance et l’inclusion dans un environnement politique marqué par la polarisation et le doute concernant les autres ? Comment pouvons-nous atteindre un compromis sur des politiques économiques qui soient à la fois équitables, honnêtes, et durables sans dérive autoritaire ?
Ces questions ne se limitent pas à une simple réflexion intellectuelle, mais nécessitent un dialogue entre les citoyens pour équilibrer et construire le futur de notre démocratie. Dans un contexte où les menaces pesant sur la démocratie française se confirment, il devient impératif d’explorer au plus vite des pistes pragmatiques pour atteindre un compromis sur des politiques économiques équitables et durables, tout en évitant toute dérive autoritaire, quitte à faire marche arrière sur des lois nulle et non avenues, liberticides et incompatibles avec le terme démocratie, à cette fin – dans un meilleur des mondes – les mesures suivantes peuvent être adoptées :
- Dialogue et coopération : encourager un dialogue ouvert au sein de toutes les parties prenantes pour rechercher des solutions économiques consensuelles et inclusives.
- Engagement citoyen et démocratie participative : impliquer de manière active la population dans le processus de prise de décision en offrant à tous des opportunités réelles de démocratie participative.
- Transparence et responsabilité : garantir la transparence des processus de prise de décision économique et veiller à ce que les décideurs politiques rendent des comptes à la population.
- Sensibilisation et éducation : intensifier l’éducation civique et économique pour permettre à la population de discuter de manière informée des politiques économiques.
- Consensus et compromis : rechercher des domaines de consensus entre les parties prenantes tout en respectant leurs objectifs divergents.
- Droits de l’homme : garantir que les politiques économiques respectent les droits de l’homme de la population.
- Équité sociale et durabilité environnementale : privilégier des politiques économiques justes et respectueuses du développement durable.
Des compromis peuvent donc être élaborés pour des politiques économiques acceptables pour toute la société qui respectent les principes démocratiques et évitent l’urgence de l’autorité. Encore faut-il que le pouvoir en place prenne conscience qu’il s’est mis à emprunter une route périlleuse ! En cas de poursuite dans la mauvaise direction, si tel était le cas, plusieurs chercheurs, sociologues, politologues et chercheuses ont étudié les moyens de lutter contre les régimes autoritaires…. Tels que Maria Stephan[6] (spécialiste de la résistance non violente et de la consolidation de la démocratie), Erica Chenoweth[7] (politologue américaine qui a mené des recherches approfondies sur les mouvements de résistance non violente à travers le monde), Gene Sharp[8] politologue américain spécialisé dans l’étude de la non-violence et de la résistance civile, c’est un autre débat…. Cela sera l’objet d’un prochain article.
« La guerre ? Une désertion de toute forme d’humanité »
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[1] Arendt, Hannah. Les Origines du totalitarisme. Paris: Gallimard, 1972.
[2] Levitsky, Steven, and Daniel Ziblatt. How Democracies Die. New York: Crown Publishing Group, 2018.
[3] Linz, Juan J. The Breakdown of Democratic Regimes. Baltimore: Johns Hopkins University Press, 1978.
[4] Snyder, Timothy. Bloodlands: Europe Between Hitler and Stalin. New York: Basic Books, 2010.
[5] Dans une polyarchie, le pouvoir n’est pas détenu par un seul groupe social homogène, mais par une multiplicité d’élites économiques, administratives ou culturelles qui sont contraintes de s’allier selon les circonstances et de former des compromis pour pouvoir diriger.
[6] Stephan, M. J. (2011). Why Civil Resistance Works: The Strategic Logic of Nonviolent Conflict. Columbia University Press.
[7] Chenoweth, E. (2011). Why Civil Resistance Works: The Strategic Logic of Nonviolent Conflict. Columbia University Press.
[8] Sharp, G. (1993). De la dictature à la démocratie. Éditions du Seuil.
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