Le groupe français Alstom a officialisé, vendredi 28 mars, une commande de 18 trains à grande vitesse de la part du Maroc. Ces rames Avelia Horizon, identiques à celles bientôt mises en service par la SNCF, seront déployées sur la future ligne TGV entre Tanger et Marrakech.
Vitesse prévue : 320 km/h. Capacité : 640 passagers.
Livraison prévue d’ici 2030, en vue de la Coupe du monde de football.
Ce contrat de 781 millions d’euros n’a été rendu possible que grâce à un prêt du Trésor français au gouvernement marocain. Ce prêt « exceptionnel » s’inscrit dans la continuité d’une coopération bilatérale scellée en octobre 2024 lors d’un déplacement d’Emmanuel Macron au Maroc. Pour Christophe Lecourtier, ambassadeur de France à Rabat, « ce financement consacre le formidable partenariat franco-marocain en matière ferroviaire », déjà illustré par la ligne Tanger-Kénitra, qui a transporté « près de 5 millions de passagers en 2024 ».
L’usine Alstom de Fès participera au projet en fabriquant des composants. Mais l’essentiel des rames sera conçu et assemblé en France.
Ce soutien financier suscite l’interrogation alors que la dette publique française vient d’atteindre un nouveau record, à 3 305 milliards d’euros, soit 113 % du PIB. Le déficit public pour 2024 s’est établi à 5,8 %, loin des 3 % exigés par Bruxelles. Le ministre de l’Économie Éric Lombard a reconnu sur France Inter : « Ce n’est pas une bonne nouvelle, c’est un déficit trop élevé, c’est pourquoi nous devons le réduire. »
Déjà en 2008, un précédent prêt de 625 millions d’euros avait permis au Maroc d’acquérir du matériel roulant pour la ligne TGV Tanger-Casablanca. À l’époque, le président Nicolas Sarkozy vantait un projet emblématique à deux milliards d’euros. Aujourd’hui, la logique se répète : la France s’endette pour financer des infrastructures à l’étranger, notamment dans ses anciens protectorats, tout en annonçant en parallèle la nécessité d’une rigueur budgétaire.
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