La France remet en chantier la très impopulaire réforme des retraites

La France a remis en chantier jeudi la très impopulaire réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron et qui reporte l’âge de départ de 62 à 64 ans.

Le gouvernement n’a cependant laissé que trois mois et une marge de manœuvre étroite aux partenaires sociaux pour négocier.

Le premier ministre François Bayrou avait consenti mi-janvier à rouvrir ce dossier après la très forte contestation de la réforme de 2023 – notamment dans la rue –, à condition de le faire rapidement et que syndicats et haut patronat parviennent d’ici fin mai à un accord.

Après avoir initialement exigé des partenaires sociaux qu’ils retouchent le texte sans dégrader l’équilibre financier du système de retraites, M. Bayrou leur a également demandé, dans une lettre mercredi soir, de rétablir l’équilibre financier du système, et ce, dès 2030.

Face à cette exigence, le syndicat Force ouvrière (FO) a annoncé son refus de participer à une mascarade.

La lettre du premier ministre a fini par nous convaincre de ne pas venir dans cette concertation, a déclaré le négociateur de FO Michel Beaugas, qui a claqué la porte à l’invitation.

Quelques temps plus tard, les services du premier ministre ont affirmé dans un message envoyé à l’AFP que la place de FO reste évidemment à la table, s’il souhait y revenir.

Les syndicats réclament – comme plusieurs partis de gauche –, l’abrogation de la réforme et de sa mesure phare, le recul progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Je suis pessimiste sur l’issue des discussions, a déclaré jeudi le président de la principale organisation patronale, le Medef, Patrick Martin.

Nous voyons mal comment la cible d’un retour à l’équilibre en 2030 pourrait être atteinte si l’on remet en cause la règle des 64 ans, indique-t-il.

Pour le négociateur de la Confédération générale du travail, Denis Gravouil, le patronat mène une campagne de publicité extrêmement puissante sur la retraite par capitalisation.

Premier syndicat, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) voit dans ce chantier de réforme une vraie opportunité, selon son numéro deux, Yvan Ricordeau. Elle espère des améliorations notamment sur la prise en compte de la pénibilité et le renforcement du droit des femmes.

Un probable référendum

Vue d’une manifestation à Paris contre la réforme des retraites

Photo : Getty Images / Ameer Alhalbi

Le système de retraites français fonctionne présentement par répartition; les actifs cotisant pour leurs aînés partis en retraite.

La Cour des comptes a évalué la semaine dernière, dans un rapport qui doit servir de base aux discussions, que le déficit du système de retraites devrait atteindre 6,6 milliards d’euros en 2025, et se stabiliser jusqu’en 2030 avant de se creuser davantage.

Le gouvernement s’est engagé à ce que tout accord, même partiel, soit débattu au Parlement.

Si personne ne se met d’accord […] on en restera au système antérieur, défini en 2023, a affirmé M. Bayrou dans une entrevue qu’il a accordé au quotidien Le Figaro, bien qu’il n’exclut pas de recourir au référendum si une situation de blocage survient.

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