La France abandonne ses bases au Sénégal en 2025, marquant un virage souverainiste. Quels secrets ce retrait révèle-t-il sur les relations franco-africaines ?
Imaginez un instant : des décennies après l’indépendance, des drapeaux étrangers flottent encore sur des bases militaires en terre africaine. Et puis, soudain, tout change. Ce vendredi 7 mars 2025, un chapitre historique s’est ouvert au Sénégal : la France a officiellement commencé à rendre ses installations militaires à ce pays d’Afrique de l’Ouest, marquant une étape décisive vers une souveraineté pleine et assumée. Mais derrière ce geste, quelles ambitions, quels enjeux se dessinent pour l’avenir ?
Un Tournant pour la Souveraineté Sénégalaise
Ce n’est pas une simple formalité administrative. Ce vendredi, dans la capitale sénégalaise, les quartiers Maréchal et Saint-Exupéry, longtemps occupés par des forces françaises, ont été restitués aux autorités locales. Selon une source proche du dossier, d’autres sites suivront au fil des mois, selon un calendrier minutieusement établi entre les deux nations. Ce transfert n’est que la partie visible d’un mouvement bien plus vaste.
Une rupture avec le passé colonial
Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal a entretenu des liens étroits avec son ancienne puissance coloniale. Pendant des décennies, cette relation s’est traduite par une présence militaire française constante, perçue comme un gage de stabilité mais aussi, pour certains, comme un vestige encombrant du passé. Aujourd’hui, les nouveaux dirigeants, en place depuis 2024, veulent changer la donne. Leur credo ? Traiter tous les partenaires étrangers sur un pied d’égalité.
« Le Sénégal est un pays indépendant, un pays souverain, et la souveraineté ne s’accommode pas de bases militaires étrangères. »
– Un haut responsable sénégalais, lors d’un discours récent
Ce discours, prononcé fin 2024, résonne comme une déclaration d’intention. Exit les privilèges d’antan : le Sénégal veut écrire une nouvelle page de son histoire, loin des ombres du colonialisme.
Un retrait français en cascade
Le Sénégal n’est pas un cas isolé. Ces dernières années, la France a vu son empreinte militaire en Afrique se réduire comme peau de chagrin. Fin janvier, ses troupes ont quitté leur dernière base au Tchad après une rupture brutale des accords de coopération. Avant cela, quatre autres nations – le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso – ont exigé le départ des soldats français, préférant tisser des liens avec d’autres puissances, notamment Moscou.
- Tchad : dernière base évacuée en janvier 2025.
- Niger et Mali : virage vers de nouveaux alliés.
- Côte d’Ivoire : restitution d’une base historique le 20 février 2025.
En parallèle, la présence française diminue aussi au Gabon et en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une vaste restructuration. Seule exception notable : Djibouti, où une base stratégique reste intacte, destinée à devenir un point d’appui pour des opérations futures sur le continent.
Le rôle clé du président Faye
Élu en mars 2024, le président sénégalais a fait de la souveraineté son cheval de bataille. Dès son arrivée au pouvoir, il a multiplié les annonces fortes. Fin décembre, dans un discours à la nation, il a promis la fin de toute présence militaire étrangère d’ici la fin de l’année 2025. Un message clair, porté par une vision panafricaine assumée et une volonté de rompre avec les dépendances du passé.
Selon des observateurs, cette décision n’est pas seulement symbolique. Elle s’inscrit dans une dynamique régionale où de nombreux pays africains cherchent à redéfinir leurs alliances internationales. Mais quelles seront les conséquences concrètes pour le Sénégal ?
Les bases restituées : un impact local
À Dakar et dans ses environs, les installations françaises emploient directement ou indirectement des centaines de personnes. Avec le départ des forces françaises, prévu pour s’achever d’ici décembre 2025, le sort de ces travailleurs préoccupe. D’après une source officielle, le licenciement du personnel local est programmé pour le 1er juillet 2025. Une transition brutale pour beaucoup.
Aspect | Chiffres | Impact |
Emplois directs | 162 | Perte prévue au 1er juillet 2025 |
Emplois indirects | 400-500 | Risque pour les sous-traitants |
Pour atténuer ce choc, un forum des métiers a été organisé récemment dans la capitale, visant à reclasser ces employés au sein d’entreprises locales. Une initiative louable, mais qui soulève une question : le tissu économique sénégalais est-il prêt à absorber cette main-d’œuvre ?
Une coopération redéfinie
Le départ des troupes françaises ne signifie pas la fin des relations avec Paris. Une commission conjointe, réunie pour la première fois fin février 2025, travaille à réinventer le partenariat entre les deux pays. Objectif : poser les bases d’une coopération militaire et sécuritaire plus équilibrée, sans présence physique permanente.
Un calendrier précis guide ce processus, avec des restitutions échelonnées tout au long de l’année. Une nouvelle ère s’ouvre.
Cette approche pragmatique montre que le Sénégal ne cherche pas à couper les ponts, mais à redéfinir les règles du jeu. Une ambition qui pourrait inspirer d’autres nations africaines.
Vers un modèle panafricain ?
Le président sénégalais ne cache pas ses inspirations. En se réclamant d’un panafricanisme de gauche, il s’inscrit dans une lignée de leaders africains qui ont prôné l’unité et l’autonomie du continent. Mais dans un monde globalisé, où les grandes puissances rivalisent d’influence, cette vision est-elle réaliste ?
Pour certains analystes, le retrait français pourrait ouvrir la porte à d’autres acteurs – Chine, Russie, ou encore États-Unis. Pour d’autres, il s’agit d’une chance unique pour le Sénégal de renforcer ses propres capacités militaires et économiques. Une chose est sûre : les prochains mois seront scrutés de près.
Et après 2025 ?
Le compte à rebours est lancé. D’ici la fin de l’année, toutes les bases françaises auront été restituées. Mais ce n’est qu’un début. Le Sénégal devra relever des défis majeurs : sécuriser ses frontières, stimuler son économie, et affirmer sa voix sur la scène internationale. Un pari audacieux, qui pourrait redessiner les contours de l’Afrique de l’Ouest.
Alors, ce retrait militaire est-il une victoire pour la souveraineté ou le prélude à de nouvelles incertitudes ? Une chose est certaine : le 7 mars 2025 restera dans les mémoires comme le jour où le Sénégal a repris les rênes de son destin.
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