L’institut Molinari vient en effet de rappeler que les Français viennent à peine d’atteindre leur jour de libération fiscale, c’est-à-dire le jour à partir duquel ils peuvent disposer de leurs revenus librement. Certes, depuis plusieurs années, cette enquête n’échappe pas aux critiques du fait de son angle d’attaque et de sa présentation jugée « polémique » par certains observateurs.
La France demeure en haut du tableau avec 54% de ponction moyenne. Ainsi, pour pouvoir offrir 100 euros de pouvoir d’achat réel à un salarié, une entreprise française doit lui consacrer 218 euros, 118 euros partant en impôts et cotisations diverses.
À titre de comparaison, la Belgique et l’Autriche sont proches avec respectivement 53,5% et 52,9%. Mais ce trio de tête devance largement le Portugal (44,5%) ou les Pays-Bas (44,9% également).
Dans le détail, la note explique qu’un salarié français moyen coûte 59.458 euros à son employeur. Sur ce total, 17.918 euros sont consacrés aux cotisations patronales, 9.864 euros aux cotisations salariales, 2.451 euros à l’impôt sur le revenu et 1.900 euros environ à la TVA sur la consommation. Ne restent donc que 27.326 euros réellement disponibles au salarié moyen.
Au onzième rang des revenus réels
Bien entendu, il est difficile de comparer des coûts bruts d’un pays à l’autre du fait des niveaux de vie différents. Au Luxembourg, un salarié coûte par exemple, 80.928 euros par an. Toutefois, les salariés locaux restent en haut du tableau en matière de revenu réellement disponible (44.591 euros).
De son côté, si elle est neuvième en termes de coût employeur, la France recule au onzième rang du palmarès du revenu réel. Elle se fait notamment doubler par la Suède, un pays qui offre de meilleurs revenus réels en dépit de coût initiaux inférieurs pour les employeurs (31.299 euros de revenu net pour une charge globale de 58.165 euros).
Il est bien évidemment possible de rétorquer que cette lourde pression fiscale est la contrepartie d’un système de protection plus développé qu’ailleurs en Europe. Mais là encore, l’institut Molinari se veut critique.
Des résultats sociaux contestés
Il note d’abord que le taux de prélèvement sur les retraites (28%) est dans le haut du panier européen pour un taux de remplacement finalement dans la moyenne (72%). Au vu des classements PISA, il place en outre la France au 18e rang seulement parmi les 27 sur le plan de l’efficacité de la dépense d’éducation.
Enfin, le rapport souligne que le taux de fiscalisation de la France ne se traduit pas non plus par un sentiment de bien-être supérieur. L’indicateur de satisfaction des Français (World Happiness Report 2024) ressort tout juste dans la moyenne, devant celui des Grecs ou des Polonais mais derrière celui des Belges, des Allemands ou des Scandinaves.
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