La France se dote d’un nouveau plan d’adaptation au changement climatique

Présenté le lundi 10 mars par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, il prévoit notamment le renforcement du fonds Barnier, dédié à la prévention des risques naturels majeurs.

« Le dérèglement climatique n’est pas une vue de l’esprit, mais une réalité tangible avec de nombreuses conséquences », aussi bien pour les populations que pour les activités économiques, a rappelé la ministre en préambule de cette présentation, à laquelle Mer et Marine a assisté. Augmentation des inondations et des cyclones, accélération de la fonte des glaciers ou « recul du trait de côte, qui concerne 20% du littoral français » : dans le monde, « aucun endroit n’est pas concerné par le dérèglement climatique ».

Officiellement lancé par l’ancien Premier ministre Michel Barnier en octobre dernier, le plan comporte « 52 mesures et 200 actions concrètes » qui ont été soumises à une consultation publique durant deux mois. Il s’inscrit dans la Stratégie française énergie climat, feuille de route pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, en lien avec les objectifs de l’Accord de Paris et du Pacte vert pour l’Europe.

Face au changement climatique, le plan se propose « d’anticiper les conséquences, d’investir dans les infrastructures et préparer les citoyens », dans les territoires à enjeux, notamment littoraux. Pour le financer, la ministre a annoncé que les Agences de l’eau mobiliseront près de 1 milliard d’euros en faveur de l’adaptation au changement climatique, « dont près de 40% pour des interventions de solutions fondées sur la nature ».

Le Fonds de prévention des risques naturels majeurs (fonds Barnier, créé en 1995) sera quant à lui porté à 300 millions d’euros, et 260 millions d’euros du Fonds vert, dédié à l’accélération de la transition écologique dans les territoires, seront mobilisés pour des actions en faveur des mesures d’adaptation au changement climatique. 

Concernant plus spécifiquement les territoires littoraux, « le travail se poursuit avec Bercy » pour analyser les propositions du Comité national du trait de côte (CNTC). L’instance, lancée en 2023 par Bérangère Couillard, alors secrétaire d’État chargée de l’Écologie, et pilotée par la députée macroniste Sophie Panonacle, œuvre notamment à la création d’un fonds « érosion côtière » pour aider les communes confrontées à cet enjeu. Il y a tout juste un an, la Cour des comptes avait jugé inefficace la gestion du l’érosion du trait de côtes par les pouvoirs publics.

Lors de la présentation du plan d’adaptation au changement climatique, la ministre a enfin souligné que celui-ci reposait, pour la première fois, sur une Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), qui aura à terme une valeur juridique. Défini à partir de l’un des scénarios tendanciels établis par le GIEC, le scénario retenu pour établir cette TRACC prévoit une hausse des températures moyennes de 2 °C en 2030, de 2.7°C en 2050 et de 4 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. 

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