La France se place deuxième au classement européen des dépôts de brevets


Les dépôts de brevets de la France, en hausse timide de +1,1% par rapport à 2023, proviennent principalement des transports (plus de 1100 brevets déposés), suivi de l’informatique (800 dépôts environ) et des technologies médicales (750 dépôts environ). L’équipementier aéronautique Safran se hisse en haut du podium tricolore, avec près de 550 brevets déposés en 2024, talonné de près par le fournisseur automobile Valeo.


«Dans l’informatique, les demandes de brevets sont tirées par plusieurs entreprises qui ne sont pas des purs acteurs, mais qui s’emparent des technologies digitales, précise Yann Ménière, chef économiste de l’OEB. C’est le cas de Schneider Electric, qui travaille de plus en plus sur des réseaux électriques intelligents – «smart grid» , ou encore d’Ampère, avec ses voitures intelligentes et électriques.» Secteur le plus en croissance, la chimie de base s’envole, elle, avec près d’un quart de brevets en plus déposés en 2024 par rapport à 2023 – à 310 dépôts.


Deux champions cachent un secteur de la pharma anémique


Dans les secteurs de la pharmaceutique et de la biotechnologie, deux géants tricolores font une percée. Sanofi entre dans le top 50 des plus grands déposants de brevets mondiaux auprès de l’OEB. De son côté, «l’Inserm [Institut national de la santé et de la recherche médicale] figure à la première place mondiale en 2024 dans la pharmacie, alors qu’il était cinquième en 2023», ajoute Yann Ménière.


Le tissu industriel tricolore de la santé se révèle toutefois anémique. Malgré les exploits de leurs deux champions, la pharmacie et la biotechnologie ont vu fondre leurs demandes de brevets en France respectivement de -2,4% et -9,9%.


Les deux tiers des dépôts de brevets proviennent d’Île-de-France


En tête des régions européennes, l’Île-de-France fournit à elle seule plus de 7100 demandes de brevets chaque année. «Ça ne veut pas dire que c’est le désert français en dehors de Paris, tempère Yann Ménière. Plusieurs pôles régionaux excellent dans certains segments techniques précis, que ce soit en Auvergne-Rhône-Alpes, avec la chimie et la santé à Lyon et l’électronique à Grenoble, ou encore la région Occitanie dans les transports, notamment l’aéronautique.»


Les régions françaises peinent pourtant à émerger. Parmi les 25 régions européennes les plus demandeuses, seules deux sont françaises – l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes -, contre six Allemandes et six Suisses.


L’OEB note, enfin, un contexte international morose : pour la première fois depuis le Covid, l’évolution du nombre de brevets déposés par les pays extra-européens auprès de l’OEB est passé sous la barre du zéro, à -0,4%. Les dépôts issus de l’Europe stagnent, eux, à +0,3% «La tendance de long terme est à une croissance des dépôts de brevets, un peu plus rapide que la croissance économique. Or là, on semble être arrivés à une certaine stabilité», observe Yann Ménière.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.