Monsieur le Président,
Je vous remercie pour l’organisation de ce quatrième débat du processus de négociations intergouvernementales, consacré à la taille d’un futur Conseil de sécurité élargi et rend hommage à votre travail ainsi qu’à celui de l’Ambassadeur M. Marschik précédemment.
Monsieur le Président,
Nous avons collectivement réaffirmé, dans le Pacte pour l’Avenir, qu’une réforme du Conseil de sécurité devait conduire à son élargissement. A ce titre, la France, comme la majorité de cette Assemblée, estime qu’il devra l’être dans ses deux catégories de membres, permanents et non-permanents.
L’objectif de cette réforme est de renforcer l’efficacité et la représentativité du Conseil de sécurité, en tant que clé de voûte de notre architecture de sécurité collective. Pour ce faire, la France défend un élargissement selon les paramètres suivants :
• D’une part, il doit conduire à une meilleure représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité, ainsi que de celle d’autres régions sous ou non-représentées parmi les membres permanents, comme l’Amérique latine ou la région Asie/Pacifique. Nous défendons l’octroi de deux sièges permanents pour des Etats africains ainsi que pour le Brésil, l’Inde, l’Allemagne et le Japon pour les sièges permanents qui seraient créés pour leurs groupes géographiques. La France considère qu’il est légitime que de futurs permanents demandent toutes les prérogatives associées à ce statut, y compris le droit de veto.
• D’autre part, nous considérons qu’un Conseil de sécurité réformé devra compter autour de 25 membres, afin de concilier les objectifs de représentativité et de préservation de sa capacité décisionnelle.
Monsieur le Président,
En cette année du 80e anniversaire des Nations unies, il est temps de passer des discours aux actes. La France a la conviction que cette réforme est possible, et nous connaissons la voie pour y parvenir car elle prévue par la Charte des Nations unies et a déjà été utilisée à trois reprises, y compris pour réformer le Conseil de sécurité. La France est prête à œuvrer, aux côtés de tous les partenaires qui le souhaitent, pour le démarrage de négociations concrètes sur un projet de résolution de l’Assemblée générale des Nations unies.
Monsieur le Président,
La France est engagée en faveur d’une réforme globale du Conseil de sécurité. Dans le même temps, nous ne devons pas rester inactifs, alors que le recours au veto atteint des niveaux inédits : en 2024 sept résolutions du Conseil de sécurité n’ont pas été adoptées en raison d’un veto. C’est un triste record depuis 1986 et ce n’est pas un phénomène isolé : les trois dernières années cumulent à elles seules plus d’un quart des vetos recensés au 21e siècle. Trop souvent, elles ont empêché le Conseil de sécurité d’agir sur des théâtres de crises, en Syrie, à Gaza ou au Soudan.
La France, qui préside actuellement le Conseil de sécurité, s’est engagée en 2015 à ne pas utiliser son droit de veto en cas d’atrocités de masse. Elle porte depuis la même année une initiative avec le Mexique en soutien à ce principe. Elle répond à une attente forte de cette Assemblée, comme en témoigne le soutien désormais exprimé par 107 Etats membres, alors que nous approchons de son 10e anniversaire. Je salue l’adhésion récente de l’Arménie à cette initiative, qui témoigne de son attachement à un multilatéralisme efficace, et j’appelle tous les Etats souhaitant faire bouger les lignes à soutenir également cette initiative franco mexicaine.
Je vous remercie.
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