« La France sur le podium européen des mieux dotés en bornes »

C’est le frein historique du passage à l’électrique, un frein qui résiste… jusqu’à ce qu’on ait testé la mobilité électrique.

Le réseau de bornes accessibles à tous ne justifie plus ce frein ?

Actuellement, la France compte un peu moins de 140 000 points de recharge publics (NDLR 124 287 en fonctionnement selon Enedis), répartis sur l’ensemble du territoire en voirie, sur les grands axes routiers, les parkings… Nous sommes sur le podium européen des pays les mieux dotés en bornes. Nous ne sommes pas en retard.

Le nombre actuel de bornes accessibles à tous est-il vraiment suffisant au regard de l’évolution du parc auto électrique ?

Oui et notamment parce qu’en France, on compte près de deux millions de bornes privées et que l’essentiel des charges de véhicules se fait à domicile ou sur plus de 700 000 bornes, mises à disposition par les entreprises pour leurs salariés. La plupart des trajets habituels, pendulaires, se font donc sans passer par la recharge publique.

Pour les grands trajets, il faut savoir que sur autoroute, désormais 100 % des aires comptent des points de recharge. Faire du long trajet en respectant une pause repos et recharge toutes les deux heures, comme c’est recommandé par la Sécurité routière d’ailleurs, c’est possible et sans peur de ne pas trouver une solution.

Les totems d’affichage des prix se développent, mais pas encore suffisamment

Un autre frein mis en avant par certains concerne la capacité de la France à produire suffisamment d’énergie pour alimenter un parc d’autos amené à grossir…

En 2019, RTE (NDLR le gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité) avait fait une étude sur le déploiement des solutions de charge, la montée en puissance du parc auto et la production d’énergie, qui avait montré qu’à l’horizon 2035 il n’y aurait pas de problème. Cette étude renouvelée par RTE pour l’horizon 2050 montre que cela passe toujours parce que d’une part, nous allons diminuer la consommation dans d’autres secteurs et aussi parce que la recharge d’une voiture électrique est pilotable, décalable à des moments comme la nuit où la consommation électrique est faible ou au moment des pics de production d’energie renouvelables. Grâce à de nouvelles technologies une voiture électrique qui, comme toute auto, reste stationnée en moyenne 90 % du temps est une opportunité pour le réseau électrique. Elle peut rendre de l’énergie au réseau électrique du bâtiment auquel elle est raccordée.

Avant de s’arrêter dans une station-service, contrairement à ce qui se passe pour le carburant, on ne connaît pas les tarifs proposés. Ils ne sont pas affichés en amont de la station, c’est un problème non ?