la France va accroître ses commandes de Rafale, annonce Macron

Emmanuel Macron a annoncé mardi 18 mars que l’État allait « accroître et accélérer les commandes de Rafale » au bénéfice de l’armée de l’air dans le cadre de nouveaux investissements de défense décidés face à la « bascule » géopolitique, lors d’un déplacement sur la base aérienne de Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône.

Les décisions d’investissements supplémentaires pour répondre à « l’accélération des événements » seront annoncées « dans les prochaines semaines », a expliqué le chef de l’État. Mais sans attendre, il a déclaré que l’armée de l’air et de l’espace bénéficierait « de davantage de commandes de Rafale », l’avion de chasse français de Dassault Aviation. « C’est un impératif dans le contexte actuel. C’est aussi un choix naturel pour intégrer l’effort des aviateurs vis-à-vis de l’Ukraine, avec la cession de nos Mirage » à Kiev, a-t-il ajouté.

L’armée de l’air disposait l’an passé de 108 Rafale, la Marine de 41 autres, et la France doit à ce stade recevoir 56 appareils supplémentaires. Le ministre des armées Sébastien Lecornu a fait état récemment d’un besoin d’acquérir 30 Rafale de plus (20 pour l’armée de l’Air, 10 pour la Marine).

« Modernisation de notre dissuasion nucléaire »

Luxeuil va par ailleurs être « à l’horizon de 2035 la première base à accueillir la prochaine version du Rafale et son missile nucléaire hypersonique, figure du renouvellement entamé de la modernisation de notre dissuasion nucléaire », a ajouté le chef de l’État. Il a évoqué un investissement de l’État de « près de 1,5 milliard d’euros » pour adapter le site.

Au moment où la France et l’Europe ont décidé de renforcer massivement leur défense face au début de rapprochement en cours entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, le président avait une fois de plus endossé sa casquette de chef des armées pour visiter cette base aérienne 116 qui permet à la France, selon l’Élysée, « de jouer un rôle central dans la protection des intérêts de l’Alliance atlantique et au-delà ».

De 1966 à 2011, Luxeuil avait participé à la mise en œuvre de la dissuasion nucléaire aéroportée française. Une « longue histoire au service de la mission qui constitue le cœur de notre défense » avec laquelle la base va ainsi renouer, a expliqué Emmanuel Macron. « Notre pays et notre continent devront continuer de se défendre, de se doter, de se préparer si nous voulons éviter la guerre », a-t-il encore dit.

Débat stratégique

« Nul ne sait dire ce qui adviendra dans les mois, les années qui viennent. Ce que je veux, c’est que nous soyons prêts. Ce que je veux, c’est que nous soyons protégés », a-t-il plaidé, alors qu’une partie de ses opposants, notamment le Rassemblement national, lui reprochent de « jouer avec les peurs » en agitant la « menace russe ».

Devant un Mirage, un Rafale, et 200 à 300 militaires en tenue, le président a insisté sur la dissuasion nucléaire dont la France et le seul pays européen à disposer avec le Royaume-Uni. « C’est une chance pour notre pays. C’est pourquoi nous continuerons de renforcer chacune de ses composantes », a-t-il assuré.

Emmanuel Macron a annoncé début mars qu’il avait « décidé d’ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen », en réponse à un « appel historique » en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz.

Après Luxeuil-les-Bains, le président doit se rendre mardi après-midi à Berlin pour rencontrer le chancelier sortant Olaf Scholz, puis Friedrich Merz.

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