Plus de 400 000 avis de taxes foncières ont été envoyés le mois dernier à travers le Nouveau-Brunswick. Et pour la troisième année consécutive, des hausses significatives ont été remarquées par des propriétaires de régions rurales.
Tammy Burrell est propriétaire d’une maison à Salisbury. Elle a payé 1309 dollars de taxes foncières cette année, soit 59 % de plus qu’il y a trois ans.
Tammy Burrell a connu une augmentation de taxes foncières de 59% en trois ans.
Photo : Radio-Canada / Robert Jones/CBC
Une hausse qui met une pression sur le quotidien de la Néo-Brunswickoise. Je vis simplement, je ne peux pas me permettre d’aller au restaurant. J’ai arrêté mon abonnement pour la télévision car je ne peux pas me le permettre
, témoigne-t-elle.
Fin des limites imposées par le gouvernement
Les cas comme Tammy Burrel ne sont pas rares. Elle vit dans l’ancien district de services locaux (DSL) de Coversale dans le sud-est de la province. Cet ancien DSL fait partie des 200 municipalités rurales qui ont fusionné en janvier 2023 pour créer de nouveaux districts ruraux.
Le nombre d’entités locales est passé de 340 à 89, et si le gouvernement provincial a prévenu qu’il y aurait des changements financiers, il n’a pas mentionné de hausses de taxes pour les propriétaires.
Un livre blanc de 2021, qui annonçait les changements municipaux à venir, reconnaissait que des augmentations ou des diminutions des taux d’imposition résulteraient des restructurations
et que dans le cas d’augmentations de taxes, celles-ci seraient mises en œuvre progressivement pour atténuer l’impact sur les propriétaires fonciers
.

Aaron Kennedy, ministre des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Finalement, la province a fixé une limite aux augmentations du taux d’impositions suite à la fusion d’une municipalité, soit cinq cents par tranche de 100 $ de la valeur imposable d’une propriété par an.
Mais ces limites comportaient des exceptions pour de nombreux résidents ruraux qui ont connu des augmentations de leur taux d’impositions supérieures à ce montant parallèlement à une augmentation des évaluations foncières de leurs maisons.
Dans un communiqué, le porte-parole du ministère des Gouvernements locaux explique que les limites des augmentations rapides d’impôts pour protéger les zones rurales étaient temporaires et qu’elle a expiré dans plusieurs endroits de la province.
Lorsqu’un gouvernement local a finalisé sa transition, le conseil peut ajuster les taxes comme il l’entend
, précise Kelly Cormier.
Une demande d’entrevue auprès du ministère des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick concernant l’ampleur des augmentations de l’impôt foncier observées dans de nombreuses régions rurales n’a pas été acceptée.
Des augmentations de plus de 60% en trois ans
À Nerepis, qui fait maintenant partie de la municipalité de Grand Bay-Westfield au nord de Saint-Jean, la hausse des évaluations foncières et des taux d’imposition ont fait grimper les taxes de plus de 50% depuis la fusion dont 16% rien que cette année.
À Harvey, entre Fredericton et St-Stephen, plusieurs résidents de la région de Longs Creek, qui faisait autrefois partie du district de services locaux de Kingsclear, ont reçu ce mois-ci des factures d’impôt foncier 62 % plus élevées qu’il y a trois ans.
Le maire, Richard Corey, estime que cette augmentation cette année était nécessaire pour financer les services de police, d’incendie, la collecte d’ordures, et que les résidents de Kingsclear paient leur juste part
.
C’était un élément essentiel de la réforme municipale
, note Richard Corey. Avant, les gens ne payaient pas pour tous les services qu’ils recevaient.

Richard Corey est le maire d’Harvey dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada / Ed Hunter/CBC
Du côté de Salisbury, la résidente Tammy Burrel a connu jusqu’à présent deux augmentations. L’une liée à la réforme municipale, l’autre à la construction d’une nouvelle caserne de pompiers.
Elle fait déjà face à une hausse de sa taxe foncière de 10 % l’an prochain et de 10 % à nouveau l’année suivante.
Elle se sent désormais démunie. Je serai sans abri dans moins de deux ans parce que je ne peux plus rien faire.
D’après un reportage de Robert Jones, de CBC
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