La Grèce signe un accord avec la France pour se procurer 16 missiles antinavires Exocet MM-40 B3C

Pour le moment, tous les navires dits de premier rang mis en œuvre par la marine grecque, à savoir les frégates des classes Elli et Hydra, sont armés de missiles antinavires Harpoon, de conception américaine. Ce qui n’est pas le cas de ses vedettes d’attaque rapide, celles-ci étant dotées d’Exocet MM-40 B2/3 français… et ce ne sera pas aussi celui de ses trois futures Frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belharra] puisqu’elles disposeront chacune de huit Exocet MM-40 B3C, de conception récente.

En effet, en mars 2022, le ministère grec de la Défense a notifié un contrat à MBDA pour acquérir non seulement des MM-40 B3C mais aussi également des missiles surface-air Aster 30 B1. Une option était prévue pour le cas où une quatrième FDI serait commandée. Du moins, c’est ce qui avait été suggéré à l’époque.

Cela étant, les MM-40 B2/3 devraient bientôt être remplacés. Ainsi, ce 14 avril, recevant son homologue français, Sébastien Lecornu, à Athènes, le ministre grec de la Défense, Nikos Dendias, a confirmé la commande de seize Exocet MM-40B3C, pour un montant qui n’a pas été précisé.

« On vient de signer un accord entre États pour la fourniture de 16 missiles Exocet », a en effet déclaré le ministre grec, lors d’une conférence de presse donné au côté de M. Lecornu.

Pour rappel, par rapport aux versions précédentes de l’Exocet, le MM40 B3C est équipé d’un radioaltimètre numérique et d’un nouvel autodirecteur électromagnétique actif, lesquels améliorent ses capacités face aux contre-mesures électroniques de dernière génération et aux navires « furtifs ». D’une portée de 200 km, il peut voler à 2 mètres d’altitude en mode « sea-skimming ». De type « tire et oubli », il est mesure de « discriminer » les cibles.

Par ailleurs, le projet d’acquérir une quatrième FDI a une nouvelle fois été évoqué par M. Dendias. « Nous avons déjà une coopération étroite qui comprend les trois Belharra et une discussion autour de l’acquisition d’une quatrième », a-t-il dit. « Cette quatrième frégate […] aura des armes stratégiques, c’est-à-dire des missiles de croisière [navals ou MdCN] », a-t-il précisé.

« Le dossier de la quatrième frégate avance », a confirmé M. Lecornu. Reste donc à voir quand les négociations contractuelles seront finalisées.

Par ailleurs, M. Dendias s’est félicité d’avoir eu avec son homologue français un échange « fructueux et sincère dans le cadre de nos liens traditionnels de longue date, de nos valeurs communes, de notre confiance commune et de notre respect mutuel ». Et cela alors que le sujet des missiles air-air de longue portée Meteor susceptibles d’être vendus par le Royaume-Uni à la Turquie a pu jeter une ombre sur les relations entre Athènes et Paris, malgré l’accord stratégique de défense qui les lie depuis 2021.

« Nous avons confirmé l’évidence, que la Grèce et la France sont des alliés et des amis proches, qu’ils partagent la même perception des développements en Europe et dans notre région au sens large », a continué le ministre grec.

Et d’ajouter : « La Grèce est toujours confiante que la France prendra en compte dans ses décisions la sécurité de la Grèce et la nécessité pour notre pays de maintenir un avantage technologique dissuasif contre les forces du révisionnisme [comprendre : la Turquie, ndlr] ».


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