Les spiritueux grignotent chaque année des parts de marché. Un secteur de l’économie qui a le vent en poupe et qui se vend au-delà des frontières de la Guadeloupe.
Sous les couteaux de cuisine, la récolte du jour prend forme : 300 kilos de mangues attendent d’être transformées. Taillées en bâtonnets, elles ne resteront pas longtemps sur les plateaux. Très vite, elles finiront enfermées dans des bouteilles, mêlées à d’autres fruits, avant d’être englouties par le rhum. En bout de chaîne, un punch aux couleurs du soleil, prêt à séduire les clients.
Derrière cette alchimie gustative, Nicolas Bichara-Jabour, directeur général d’Artisan Rhumier, perpétue un savoir-faire familial. Son père et son grand-père avant lui, ont fait de la production de liqueurs et de punchs une tradition.
Chaque année, l’entreprise écoule 700 000 bouteilles, dont 40 % prennent la direction de l’Europe. Des chiffres qui dépendent toutefois des caprices de Dame Nature : chaque saison de fruits apporte son lot d’incertitudes.
Mais ailleurs, ce n’est pas tant le climat qui perturbe le rythme de production.
À la distillerie Papa Rouyo, les cuves de fermentation sont encore vides. Il faudra patienter un mois avant que le jus de canne ne vienne les remplir, explique Davy Grava, Responsable Développement Export.
Car ici, la fabrication du rhum est une affaire de patience et de précision.
Dans les coulisses, le processus se poursuit avec un rituel essentiel : la dégustation. Réunis autour d’un comité, composé des salariés de la distillerie. Pendant plusieurs minutes, nez et palais deviennent les seuls juges. Puis, le verdict tombe : une nouvelle cuvée est validée, prête à s’envoler vers d’autres horizons.
En France, le rhum s’impose de plus en plus sur le marché des spiritueux. Juste après le whisky et les anisés.
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