Ce vendredi 7 mars, la ville de Paris a honoré la Guadeloupéenne Jacqueline Manicom, ancienne sage-femme, autrice et militante féministe, fondatrice du planning familial de la Guadeloupe en 1964. Une école maternelle dans le XXᵉ arrondissement de la capitale porte désormais son nom
Après avoir assisté de nombreuses femmes au moment de leur accouchement, Jacqueline Manicom va désormais veiller sur les enfants et les accompagner dans leur cheminement scolaire. Depuis ce vendredi 7 mars, une école maternelle du XXᵉ arrondissement parisien porte son nom. « C’est incroyable, c’est fabuleux, souffle sa fille Gaëlle Letourneur. Elle sort de mon petit univers à moi et rentre dans une forme de postérité et d’universalité« . Quarante-neuf ans après sa mort, la Guadeloupéenne sort de l’oubli sous les yeux admiratifs de ses proches. « C’est une reconnaissance très tardive », consent sa petite fille Nina Hatte.
L’acte de renommer l’école maternelle Des Cendriers au nom de Jacqueline Manicom répond d’une volonté de la ville de Paris de mettre en valeur des femmes ayant marqué l’histoire. « Son nom [celui de Jacqueline Manicom, NDLR] est tombé dans l’oubli et dans cette politique de mettre en avant des femmes remarquables, connues ou oubliées, il nous semblait que Jacqueline Manicom, ça donnait un sens », raconte Laurence Patrice, adjointe à la mairie de Paris en charge de la mémoire. « C’est beau de voir son nom porté par de petits enfants, parce qu’elle veille sur eux », continue-t-elle.
« Le fait que ce soit une école maternelle, donc avec des enfants très jeunes, ça a beaucoup de sens parce que ma grand-mère Jacqueline était sage-femme et donc je pense que pour elle c’était important de représenter des petits enfants », souligne Nina Hatte.
Tout le monde est gagnant. Pour la directrice de l’établissement, Céline Pleven, ce changement est salutaire. « Ça fait plusieurs années que nous avions le souhait de changer le nom de l’école, qui s’appelait l’école Cendrier du nom de la rue. Ce n’était pas un nom que nous trouvions très joli », affirme-t-elle.
Le fait que ça porte le nom d’une femme et que ça s’inscrive dans une histoire d’engagement, nous en sommes très fiers et c’est une chance pour nous de la remettre à l’honneur.
Curieux, les enfants assis bien sagement sur des bancs mis à leur disposition dans le préau de l’école ont été intrigués de ce changement de nom en pleine année scolaire. Sans attendre, ils ont instantanément questionné leurs enseignants et directeurs. « La question qui est le plus revenue, était celle de savoir si Jacqueline Manicom était d’accord pour donner son nom. On a dû leur expliquer qu’elle était décédée et que c’était une démarche de la famille pour la célébrer. Mais c’est une question qui nous a beaucoup été posée« , confie, tout sourire, Céline Pleven, la directrice de l’école maternelle Jacqueline Manicom.
Honorée à titre posthume devant ses enfants et petits enfants, Jacqueline Manicom grande oubliée de l’histoire quand on parle du droit à la contraception et à l’avortement, a maintenant une école qui porte son nom, à quelques pas de la rue de Toussaint Louverture, autre grande figure de lutte.
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