La Junte Exige de Nouveaux Termes à l’ONU

La junte du Burkina Faso défie l’ONU : « Appelez-les terroristes, pas groupes armés ! » Une mise au point explosive qui pourrait tout bouleverser…

Imaginez un pays où les mots deviennent des armes aussi puissantes que les fusils. Au Burkina Faso, la junte militaire au pouvoir ne se contente plus de combattre les jihadistes sur le terrain : elle exige désormais que l’ONU change sa façon de les nommer. Une simple querelle de termes ? Pas vraiment. Derrière cette demande se cache une bataille pour la légitimité, la reconnaissance et, surtout, une vision bien précise de la lutte qui déchire le pays depuis des années.

Une Junte en Guerre Contre les Mots

Depuis qu’un coup d’État a porté une junte militaire à la tête du Burkina Faso en septembre 2022, le pays vit sous haute tension. Dirigée par un jeune capitaine ambitieux, cette nouvelle autorité a fait une promesse claire : rétablir la sécurité face aux vagues d’attaques qui ensanglantent le territoire. Mais aujourd’hui, elle ne se bat plus seulement contre les armes : elle s’en prend aussi au langage utilisé par les Nations Unies.

D’après une source officielle, le ministère des Affaires étrangères burkinabè a récemment publié un communiqué cinglant. Objectif ? Mettre en garde les agences onusiennes contre l’emploi de certaines expressions jugées inappropriées. Les termes visés ? « Groupes armés non étatiques » pour désigner les jihadistes, et « milices » pour qualifier les volontaires civils qui épaulent l’armée. Pour la junte, ces mots ne reflètent pas la réalité : ils édulcorent la barbarie des uns et dénigrent le courage des autres.

Terroristes ou Groupes Armés : Pourquoi Ça Compte ?

À première vue, cela pourrait ressembler à une simple chamaillerie sémantique. Mais dans un pays ravagé par la violence depuis une décennie, les mots ont un poids immense. Qualifier les jihadistes de « terroristes » plutôt que de « groupes armés non étatiques » revient à les placer dans une catégorie bien définie : celle des criminels sans légitimité, des ennemis absolus. Une nuance qui, selon la junte, doit cesser d’être esquivée par l’ONU.

Les criminels qui attaquent, tuent, pillent et violent les populations innocentes doivent être désignés sans ambiguïté par le terme qui sied : terroristes.

– Une voix officielle du ministère des Affaires étrangères

Ce choix lexical n’est pas anodin. Il s’agit pour le pouvoir en place de marteler une vérité : ces groupes ne sont pas de simples insurgés avec des revendications politiques, mais des acteurs de la terreur pure. Une position qui pourrait aussi servir à justifier des mesures plus radicales sur le terrain, loin des regards internationaux.

Les VDP : Héros ou Milices ?

De l’autre côté de cette bataille verbale, il y a les Volontaires pour la Défense de la Patrie, ou VDP. Ces civils, recrutés pour épauler l’armée dans la lutte contre les jihadistes, sont au cœur d’un second bras de fer sémantique. La junte rejette catégoriquement le terme « milices » utilisé par certaines agences de l’ONU. Pour elle, ces combattants sont des « vaillants volontaires« , des citoyens ordinaires prêts à mourir pour protéger leur nation.

  • Des agriculteurs, commerçants ou simples villageois formés à la hâte.
  • Un rôle clé dans les zones rurales où l’armée peine à intervenir.
  • Une image de héros patriotiques que la junte veut imposer.

Mais cette vision idéalisée est loin de faire l’unanimité. Des organisations humanitaires, dont certaines internationales, ont pointé du doigt des abus commis par ces groupes sous couvert de leur mission. Exécutions sommaires, massacres de civils : les accusations sont graves et jettent une ombre sur leur statut de « défenseurs de la patrie ». La junte, elle, balaie ces critiques et exige une reconnaissance officielle de leur rôle.

Une Mise au Point Explosive avec l’ONU

Face à ce qu’elle considère comme une « dérive grave », la junte n’a pas hésité à taper du poing sur la table. Une rencontre officielle a été convoquée en urgence avec la coordinatrice résidente de l’ONU et les responsables des agences présentes au Burkina Faso. L’objectif ? Une clarification sans détour. Selon des sources proches du dossier, le ton était ferme : ces terminologies ambiguës pourraient être perçues comme une tentative de légitimer les atrocités subies par le peuple burkinabè.

Le message est clair : pour la junte, persister dans cette voie risque de compromettre les relations avec les Nations Unies. Une menace à peine voilée qui soulève une question brûlante : jusqu’où ce différend pourrait-il aller ?

Un Contexte de Violence Incessante

Pour comprendre l’ampleur de cette exigence, il faut replonger dans le chaos qui frappe le Burkina Faso. Depuis une décennie, le pays est en proie à une montée fulgurante des violences jihadistes. Villes pillées, populations déplacées, écoles fermées : le tableau est sombre. Malgré les efforts de la junte pour reprendre le contrôle, les attaques restent fréquentes, et la sécurité promise tarde à se concrétiser.

Année Attaques signalées Déplacés internes
2022 Plus de 300 1,9 million
2023 Stagnation 2 millions estimés

Ces chiffres, bien qu’estimatifs, montrent l’ampleur de la crise. Dans ce contexte, la junte voit dans le langage de l’ONU une forme de déni de la gravité de la situation. Pour elle, nommer les choses crûment est une étape essentielle pour mobiliser les esprits – et peut-être les ressources internationales.

Un Débat aux Répercussions Internationales

Ce bras de fer dépasse largement les frontières du Burkina Faso. En exigeant une requalification des termes, la junte met l’ONU face à un dilemme : céder à cette pression risque d’ouvrir la porte à d’autres pays en quête d’un langage plus martial, tandis que résister pourrait tendre encore plus les relations avec un État déjà fragilisé. Une situation qui illustre à quel point les mots, dans les arènes diplomatiques, peuvent devenir des champs de bataille.

Et pendant ce temps, sur le terrain, la population continue de payer le prix fort. Entre les combats, les abus et les déplacements forcés, le quotidien reste une lutte pour la survie. La querelle sémantique, aussi cruciale soit-elle pour la junte, semble bien loin des préoccupations immédiates des Burkinabè.

Vers une Rupture avec l’ONU ?

La menace d’une détérioration des relations avec les Nations Unies plane comme une ombre. Si la junte persiste dans cette voie, elle pourrait choisir de se détourner davantage des institutions internationales, déjà critiquées pour leur inaction face à la crise. Une stratégie risquée, mais qui pourrait renforcer son image de pouvoir inflexible face aux pressions extérieures.

Pour l’instant, le dialogue reste ouvert, mais tendu. Les prochains jours diront si l’ONU pliera ou tiendra bon. Une chose est sûre : au Burkina Faso, les mots sont désormais aussi scrutés que les armes.

Un pays où le langage devient une arme de guerre : le Burkina Faso redéfinit les règles du jeu diplomatique.

Et vous, que pensez-vous de cette bataille des mots ? Peut-elle vraiment changer la donne dans la lutte contre le terrorisme, ou n’est-ce qu’une diversion face à une crise bien plus profonde ? Une chose est certaine : au Burkina Faso, chaque terme est désormais un enjeu de pouvoir.

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