La Martinique, confrontée à une « situation hydrique exceptionnelle », a été placée pour la première fois de son histoire en situation de « crise sécheresse », a annoncé vendredi 17 mai la préfecture de l’île des Antilles. La situation « se rapproche de la situation record de 1973, année de référence la plus sèche qui ait été enregistrée », indique la préfecture dans un communiqué. Le 11 mai dernier, la préfecture avait déjà déclaré avoir convoqué les principaux acteurs de l’eau en Martinique « en urgence », évoquant une « situation devenue préoccupante ».
« En avril, le déficit de précipitations a été jusqu’à 70 % inférieur à la moyenne de ces 30 dernières années » et « les tendances ne permettent pas d’envisager d’amélioration à court terme », ajoute le communiqué, selon lequel le retour de pluies « importantes » est attendu fin mai – début juin. Au manque de pluie s’ajoutent des records de chaleur, avec des températures « actuellement supérieures à 2 °C des moyennes connues sur les cinq premiers mois de l’année », selon la préfecture.
Des mesures pour réduire la consommation d’eau
Un arrêté préfectoral a été pris pour préciser les mesures liées à cette « crise sécheresse ». Sont ainsi supprimés « les débits réservés aux milieux sur l’ensemble des cours d’eau ». Cela signifie que les services de production et de distribution d’eau potable peuvent désormais augmenter les prélèvements dans les rivières, pour pallier le manque d’eau. Plus de 90 % de la ressource en eau de Martinique provient des rivières, selon l’office de l’eau de Martinique. L’arrêté interdit aussi les lavages de voitures et de bateaux, y compris par des professionnels, et « impose une réduction de 25 % de la consommation d’eau » aux entreprises consommant plus de 1 000 m3 par an.
Depuis début avril, les Martiniquais, notamment ceux habitant dans le centre et le sud de l’île, doivent composer avec des coupures d’eau tournantes en raison de la baisse du débit des rivières. Une vingtaine d’écoles ont dû fermer, faute de pouvoir assurer les conditions sanitaires d’accueil des élèves, selon l’AFP. « Il n’y a plus d’eau en Martinique », avait affirmé mardi 14 mai le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, précisant que 15 des 20 points de captage d’eau de surface du territoire étaient en grave déficit.
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