L’exercice Polmar 2025, qui se déroulera les 1, 2, 3 et 7 avril 2025 à Fort-de-France, simule une pollution marine par hydrocarbures. Cet exercice vise à tester et améliorer les capacités de réponse des différents acteurs impliqués dans la lutte contre la pollution marine. Les enjeux sont majeurs, car plus de 100 000 Martiniquais vivent en bordure du littoral.
Que faire si une pollution majeure menace les côtes martiniquaises ? C’est tout l’enjeu de l’exercice Polmar 2025, une simulation d’incident environnemental qui se déroule du 1er au 7 avril à Fort-de-France. Objectif : tester la réactivité et la coordination des différents acteurs face à une pollution maritime.
La Marine nationale, la direction de la mer, la préfecture de la Martinique, les communes du littoral de Martinique et d’autres experts seront présents pour cet exercice de grande ampleur. « C’est la première fois que nous mobilisons de tels moyens aériens et maritimes. 450 mètres de filets pour contenir la pollution fictive seront déployés. Lors du dernier exercice, ce n’était que 90 mètres en 2021, à Case-Pilote », souligne Xavier Nicolas, le directeur de la mer.
« Cet exercice est crucial pour assurer une réponse rapide et coordonnée en cas de pollution marine, protégeant ainsi les intérêts économiques et écologiques de la Martinique », ajoute-t-il. « Après l’installation des barrages, le “faux” hydrocarbure sera pompé, et d’autres opérations de dépollution seront mises en place. »
L’objectif est de se former et de s’entraîner à gérer l’improbable. On est en situation réelle, si on ne teste pas, on peut passer à côté de choses très importantes.
Xavier Nicolas, directeur de la direction de la mer Martinique
Former pour mieux réagir
L’un des défis de cette édition 2025 est l’implication de plus d’une cinquantaine d’agents municipaux, qui apprennent à manipuler les barrages et à nettoyer les zones souillées (rochers, sable fin, galets). C’est une formation essentielle, comme le rappelle Xavier Nicolas, qui a lui-même été confronté à la catastrophe du naufrage de l’Erika, en 1999 : « Ce n’est pas le jour où la pollution arrive qu’il faut se demander comment agir. Ces entraînements nous permettent d’anticiper et d’être plus efficaces. »
Tout au long de l’année, les moyens de lutte contre la pollution maritime sont entretenus et des actions de prévention sont menées.
Au quotidien, le matériel pour prévenir la pollution maritime est entretenu. Un gros travail de prévention menée tout au long de l’année.
« Ces actions se font sous l’autorité du Préfet qui est délégué du gouvernement pour l’action de l’Etat en mer, lui-même est conseillé par le commandant supérieur des forces armées aux Antilles, Nicolas Lambropoulos », assure Christophe Le Tutour, commandant de la base navale de Fort-de-France. « Ensuite, on mobilise toutes les expertises, avec le concours du Cross, les experts au niveau du centre opérationnel des forces armées aux Antilles. Et bien sûr les moyens des différentes administrations. »
L’exercice mobilisera la Marine nationale mais aussi les douanes, la gendarmerie avec différentes composantes de l’administration. C’est bien une action commune coordonnée qui est mise en œuvre.
Christophe Le Tutour, commandant de la base navale de Fort-de-France
En cas de pollution, la stratégie repose sur une intervention rapide en mer et à terre. Au-delà de la protection de la faune, de la flore et des écosystèmes, il s’agit aussi de préserver les activités économiques liées à la mer et de limiter les dommages causés par la pollution.
Face à un éventuel désastre environnemental, l’exercice Polmar 2025 permet donc de mieux anticiper les risques et de prévoir une réponse adaptée.
Interview de Christophe Le Tutour, commandant de la base navale de Fort-de-France.
•
- Mardi 1er avril – Phase Orsec maritime :
- Mobilisation des moyens maritimes et aériens pour contenir la pollution en mer.
- Ramassage et collecte des polluants par la Marine nationale et autres administrations.
- Jeudi 3 avril – Exercice de nettoyage de plage :
- Techniques de nettoyage sur enrochements, sable fin et galets.
Crédit: Lien source