La Martinique s’est convertie à la mi-carême

     Elle est célébrée de tout en temps, cela trois semaines après le Mercredi-des-cendres, en Guadeloupe et en Guyane, territoires où elle est même un jour chômé. Comment expliquer qu’elle se soit soudainement installée en Martinique d’autant que cette dernière est secouée depuis des mois par des manifestations contre « la vie chère » ? Installée de manière non-officielle certes…Nos éminents sociologues médiatiques nous expliqueront sans doute que « le peuple veut souffler un peu » ou que « la jeunesse a besoin de se défouler » et blablabla. 

      Presque personne n’aura le courage de dire que les Martiniquais se noient dans une fête permanente depuis quelques années : outre, les traditionnels Noël, Carnaval, Pâques etc…sont venus s’ajouter la Bacchafestival, la Mercury Beach et d’innombrables « soirées » festives aux quatre coins de l’île. Nul étonnement soit-dit en passant à ce que la Martinique soit, juste après la Guadeloupe, la deuxième région française où l’on consomme le plus de champagne. Pourtant le prix cette boisson n’est pas donné que l’on sache !

      Il est vrai que le carnaval n’est pas que dans les vidés mais aussi sur la scène politique au sein de laquelle, tous partis confondus, on peut aisément distinguer des bwabwa, des mariyàn-lapo-fig, des mokozonbi et autres doktè-lopital en costume-cravate ou en tailleur. Tous et toutes ne songent qu’aux prochaines élections, d’abord municipales (sauf si Macron se voit contraint de dissoudre l’Assemblée nationale en juillet prochain et qu’on ait droit à des législatives), puis territoriales, alors que la Martinique est au bord du chaos. Voire même en coma dépassé. D’aucuns redoutent que les Aligneurs de Prix sur la Métropole ne les délogent de leurs postes électifs alors que si les 10.000 personnes qui défilaient presque quotidiennement dans les rues de Fort-de-France lors de la grève de Février 2009 (contre « la vie chère » déjà !) n’ont pas réussi à renverser la table, on voit mal comment nos Aligneurs et leurs 3.000 supporters de La Dillon y parviendraient. 

      En fait, l’heure de vérité est arrivée pour les Martiniquais et au plus profond d’eux-mêmes, ils le savent.

      Soit ils persistent à demeurer au sein de la République Une et Indivisible avec tous les AVANTAGES et les INCONVENIENTS que cela entraine, ce qui dès lors oblige à en finir avec leur comportement de « mendiants arrogants » (Aimé Césaire) soit ils décident de faire le grand saut. Nul besoin d’expliquer ce que signifie cette dernière expression ! Bon, traduisons : maré ren-nou pou koumansé viv anlè pwa kò-nou. 

       Jolie et fort éclairante expression qu’est ce « vivre sur le poids de son corps », n’est-ce pas ? 

 

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