L’ancienne ministre de l’Environnement, qui assume son hostilité à l’atome, s’est notamment vu accoler l’étiquette de «fossoyeuse du nucléaire» par ses détracteurs.
La députée écologiste et antinucléaire Dominique Voynet vient d’être nommée au Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), une instance d’information, de concertation et de débat sur les risques liés aux activités nucléaires. Son nom figure au Journal officiel en date de ce mercredi 19 mars, aux côtés du député EPR Pierre Cazeneuve, en remplacement du député LFI Davy Rimane.
Une nomination qui n’est pas passée inaperçue, au vu des positions ouvertement antinucléaires de la députée écologiste de la 2ᵉ circonscription du Doubs. Dominique Voynet s’est en effet vu accoler l’étiquette de «fossoyeuse du nucléaire» par ses détracteurs, en raison notamment de son rôle dans l’arrêt du tristement célèbre réacteur Superphénix, mis en service en 1985 et stoppé par Lionel Jospin en accord avec les Verts en 1997.
Plus récemment, Dominique Voynet s’est attiré les foudres des pronucléaires avec la diffusion d’un extrait vidéo de 2000 où, alors ministre de l’Environnement du gouvernement Jospin, elle se réjouissait que le nucléaire ne figure pas parmi «les technologies retenues [par Bruxelles] au titre des mécanismes du développement propre». Si elle estime que la séquence a été sortie de son contexte, ses convictions restent claires : en 2008, elle déclarait au Monde que «le nucléaire est une technologie dangereuse, qui n’est maîtrisée ni en situation d’accident ni en fonctionnement courant». Une position qu’elle revendiquait encore en décembre dernier dans Challenges, se qualifiant d’«antinucléaire».
«Traîtresse menteuse et incompétente»
Créé en 2006, le HCTISN remplace depuis 2008 le CSSIN (Conseil supérieur de la sûreté et de l’information nucléaires) et regroupe 40 membres issus de divers horizons, incluant des parlementaires, des représentants d’associations, d’exploitants nucléaires, de syndicats ainsi que des experts scientifiques et techniques. «Les instances qui ont précédé ce Haut Comité depuis plus de vingt ans ont accueilli, en plus de représentants de l’État, des organismes publics (Autorité de sûreté, CEA, etc.) et de l’industrie nucléaire, des représentants d’organisations non gouvernementales hostiles au nucléaire et des journalistes ; c’était précisément sa vocation d’être un lieu de débat réunissant des opinions diverses afin d’interroger les autorités et d’informer le public», explique un journaliste qui y a siégé.
Plusieurs personnalités politiques ont d’ores et déjà réagi à la nomination de Dominique Voynet à cet organisme d’information et de consultation. Tandis qu’Alexis Quentin, du syndicat CFE Énergies, s’est contenté, sur X, d’un tweet laconique : «Au fait, Dominique Voynet vient d’être nommée au HCTISN», le député RN Maxime Amblard est monté au créneau face à la nomination d’une «anti-nucléaire fanatique» qui a «participé activement au sabordage de notre filière nucléaire» française. De son côté, le président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale, Jean-Philippe Tanguy, s’est dit «outré» par la nomination d’une «traîtresse, menteuse et incompétente» et a adressé une lettre de protestation à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. «C’est a minima une provocation, au pire – et probablement – nuisible», tranche quant à lui le maire de Cannes David Lisnard (LR), toujours sur le réseaux social X.
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