La pénurie de personnel s’aggrave dans le Grand Moncton 

La pénurie de main-d’oeuvre continue de s’aggraver dans le Grand Moncton. Selon la chambre de commerce, environ 8000 postes sont vacants, une hausse de près de 2000 par rapport à 2023. Pour plusieurs, la clé demeure l’immigration, mais une immigration ciblée.

La directrice générale Nadine Boudreau Fullerton insiste sur l’importance d’accueillir des nouveaux arrivants qui pourront oeuvrer dans les secteurs en situation de crise.

«On a besoin de plus en plus de gens et on n’en trouve pas, surtout dans le secteur de la construction, le secteur manufacturier et celui des services. Ça devient de plus en plus difficile de trouver des employés qui ont les bonnes compétences pour beaucoup d’entreprises», précise-t-elle.

«On parle souvent avec le gouvernement pour prioriser les secteurs les plus touchés. Je dirais que les deux paliers de gouvernement sont assez ouverts à ça et veulent trouver des solutions. Nous devons agir de façon stratégique avec les nouveaux arrivants.»

La pénurie dans le secteur de la construction contribue évidemment à la pénurie de logements.

Le secteur de la santé en est un autre qui pourrait profiter d’une immigration mieux ciblée.

Le gouvernement provincial reconnaît le problème.

«Le Nouveau-Brunswick a connu une croissance sans précédent au cours des dernières années, tant sur le plan de la population que de l’économie, y compris une augmentation importante de la population de la province, qui est passée de 770 000 à 850 000 personnes depuis 2018», souligne Greg Turner, ministre de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail, ainsi que ministre responsable de l’Immigration, d’Opportunités NB, du Développement économique et des Petites entreprises.

«Malgré la croissance de la population et de la main-d’œuvre, le Nouveau-Brunswick continue de faire face à des pénuries de main-d’œuvre, tant à l’échelle provinciale que dans la région économique de Moncton-Richibucto», ajoute-t-il.

Selon lui, les postes vacants sont surtout le résultat du vieillissement de la génération du baby-boom et de l’exode de nombreux jeunes vers d’autres provinces.

«Le Nouveau-Brunswick compte ainsi l’une des populations les plus âgées du pays, et le nombre de personnes qui prennent leur retraite chaque année a doublé au cours des deux dernières décennies. La croissance de l’économie, qui se traduit par la création de nouveaux emplois, est également un facteur dans le nombre croissant de postes vacants.»

Le ministre Turner veut se concentrer sur ses trois objectifs principaux: la croissance démographique, les programmes d’emploi et de formation accessibles par l’entremise de Travail NB, la mobilité des travailleurs et travailleuses et la reconnaissance des qualifications professionnelles acquises à l’étranger.

Il se dit convaincu que l’immigration est l’une des clés pour le futur de la province.

«De 2013 à 2023, la population active du Nouveau-Brunswick a augmenté de 14 300 personnes, malgré une diminution de 6800 personnes nées au Canada.  La demande de services d’emplois a connu une croissance importante et, en 2023-2024, Travail NB a aidé plus de 16 500 employeurs et particuliers, répondant ainsi aux besoins de la population active.»

Louis-Philippe Gauthier, directeur, Affaires provinciales Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante constate le même phénomène.

Selon lui, il n’y a pas de solution magique. Tout dépend du secteur et de ses besoins particuliers.

«La réalité, c’est que dans certains secteurs, la main-d’oeuvre est difficile à trouver pour bien des entreprises dans plusieurs régions», constate-t-il.

La réalité des entrepreneurs en milieu rural est aussi très différente de celles qui sont situées en milieu urbain

Mais dans les deux cas, on doit composer avec des employés qui se font de plus en plus tirer l’oreille.

«On vit depuis un bout de temps dans un monde où c’est à l’entrepreneur de tirer son épingle du jeu et d’attirer des travailleurs.»
Plusieurs n’ont d’autre choix que de se tourner vers la main-d’oeuvre d’autres provinces ou d’autres pays.

Mais encore là, Louis-Philippe Gauthier mentionne qu’il n’y a pas de solution unique.

La clé demeure de cibler des travailleurs qui possèdent des habiletés qui leur permettront d’occuper des emplois dans des secteurs bien précis.

L’annonce du ministre fédéral Marc Miller cette semaine sera un obstacle de plus pour les employeurs.

Le ministre de l’Immigration a décrété que les étudiants étrangers ne pourront travailler plus de 24 heures par semaine à compter de septembre.

Les libéraux avaient temporairement suspendu le plafond de 20 heures pendant la pandémie justement pour atténuer les effets de la pénurie de main-d’oeuvre.

Il faudra s’y faire, la pénurie semble là pour rester.

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