La pièce Hippocampe de Marc-André Charron prend vie dans un laboratoire de création

Après une semaine en résidence de création autour de la pièce Hippocampe, le comédien et auteur Marc-André Charron et les musiciennes Maggie Savoie et Sylvie Boulianne ont offert le fruit de leur travail. Rassemblé dans une cabane sur le site du gros homard à Shediac, le petit groupe de spectateurs a été touché par la mise en lecture et en musique d’un segment de ce road trip théâtral sur la parentalité sous un regard masculin.

C’est une belle façon de se donner une zone de liberté pour tester le spectacle. L’environnement sonore de la guitariste Maggie Savoie et de la chanteuse Sylvie Boulianne qui accompagne l’interprétation de Marc-André Charron permet de donner du relief à ce texte qui sera produit sur scène en février 2025 à Moncton par Satellite Théâtre. Le public a eu droit à une incursion dans leur univers créatif, sans décor, ni mise en scène. Le comédien a interprété la dernière moitié de la pièce. Récit d’autofiction, Hippocampe aborde des thèmes de la parentalité, du deuil suivant une fausse couche, de l’anxiété liée à la pandémie et des souvenirs d’enfance dans une réflexion intime. Le père-artiste joué par Marc-André Charron est en dialogue avec sa petite fille dans un voyage sur les routes du Nouveau-Brunswick et du Québec. C’est une œuvre très imagée à la fois pleine d’humour, de tendresse, d’autodérision, de nostalgie et de résilience. Les interprètes ont offert une ébauche de la production dans le contexte d’un laboratoire présenté aux Éloizes.

«C’était le premier pas entre le texte papier et le texte joué. Donc, qu’est-ce qu’on biffe, qu’est-ce qu’on coupe, qu’est-ce qui finit par être trop d’informations. […] Le ton du show est particulier parce que c’est une espèce de descente aux enfers du personnage, mais il arrive à blaguer et à être ridicule par moment pareil», explique en entrevue Marc-André Charron.

Ce genre de résidence est très précieux pour les créateurs qui généralement manquent souvent de moyens et de temps pour travailler chaque partie d’un spectacle, estime l’homme de théâtre. Ils ont eu droit à une semaine complète pour prendre le temps de se connaître et de s’attarder aux espaces musicaux.

«On a rarement le luxe financier de ça. C’est assez précieux, c’est rare. C’est le genre d’affaire que tu fais pour une première fois, que tu te dis «j’aurais dû faire ça toute ma vie.»

Le comédien raconte qu’il a eu un coup de coeur pour le duo formé de Maggie Savoie et Sylvie Boulianne. C’est pour cette raison qu’il a eu envie de collaborer avec elles.

Maggie Savoie raconte que dès la première lecture du livre elle a été inspirée. Elle entendait déjà des musiques. L’auteure-compositrice-interprète de Kedgwick aime travailler de cette façon en explorant des sonorités avec sa guitare. Même chose pour Sylvie Boulianne qui avait déjà des mélodies en tête en lisant la pièce. «Dès que Marc-André a proposé ça, j’étais dedans tout de suite. Ce n’est pas quelque chose que j’ai fait avant, accompagner une pièce de théâtre. J’avais vraiment hâte. Le processus est vraiment le fun jusqu’à date. Quand il lit son livre, j’étais vraiment touchée par ce qu’il dit. C’est rare qu’on ait le point de vue des papas qui vivent un deuil de fausse couche.»

 

Dialogue entre le texte et la musique

Le projet prévoit que les deux musiciennes seront sur scène avec le comédien lorsque le spectacle sera présenté en février prochain.

«La musique est importante parce que sinon c’est juste un gars, tout seul, qui parle, ça finit par être lourd un peu. C’est aussi beaucoup comment ça rythme les choses et comment avec les filles qui jouent live, je suis en dialogue avec quelque chose quand même. […] C’est super nourrissant», a commenté Marc-André Charron.

Dès le début du projet, il voulait avoir de la musique sur scène pour créer ce genre de conversation. «D’un soir à l’autre, c’est toujours un peu différent, puis c’est le fun de s’émerveiller de ce que les autres font aussi.»

Selon les deux musiciennes, cette représentation préliminaire vient valider en quelque sorte leur travail.

«Ça fait en sorte qu’on a des retours sur le travail qu’on a effectué. […] Je trouve que c’est le fun de voir les réactions», a exprimé Sylvie Boulianne.

Marc-André Charron estime que ce genre de laboratoire ouvre les portes du possible. Ludger Beaulieu et Caroline Bélisle sont aussi engagés dans ce projet. La pièce a été publiée aux Éditions Prise de parole en mars dernier.

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