Le Soudan du Sud frappé par sa pire épidémie de choléra : 40.000 cas, 694 morts en 6 mois. Les enfants en première ligne, mais que fait-on pour stopper ça ?
Imaginez un pays où l’eau, source de vie, devient un vecteur de mort. Depuis octobre 2024, le Soudan du Sud vit ce cauchemar avec une épidémie de choléra d’une ampleur inégalée depuis deux décennies. En seulement six mois, plus de 40.000 personnes ont été touchées, et près de 700 ont perdu la vie, selon des chiffres officiels relayés par une organisation internationale dédiée à l’enfance. Cette crise, qui frappe particulièrement les plus jeunes, soulève des questions brûlantes sur la capacité d’un État fragile à protéger sa population.
Une Épidémie Historique au Cœur d’un Pays en Crise
Le choléra, cette maladie sournoise qui se propage via l’eau et les aliments contaminés, n’épargne personne. Mais au Soudan du Sud, elle trouve un terrain particulièrement fertile. Entre le 28 septembre 2024 et le 18 mars 2025, les cas se sont multipliés à une vitesse alarmante, dépassant toutes les prévisions. Pourquoi une telle ampleur ? Les réponses se trouvent dans un mélange explosif d’instabilité politique, de déplacements massifs et d’un accès limité à l’eau potable.
Les enfants, premières victimes
Ce qui rend cette crise encore plus déchirante, c’est son impact sur les plus vulnérables. D’après une source proche des Nations unies, **50 % des cas concernent des enfants de moins de 15 ans**. Ces chiffres donnent le vertige : des milliers de jeunes vies bouleversées par une maladie pourtant évitable. La moitié des victimes n’a même pas eu le temps de construire un avenir, et cela interpelle sur l’urgence d’agir.
« Du 28 septembre 2024 au 18 mars 2025, plus de 40.000 cas ont été signalés, avec 694 décès dans tout le pays. »
– Une organisation internationale pour l’enfance
Les symptômes du choléra – diarrhées aiguës, vomissements, crampes – peuvent terrasser une personne en quelques heures. Pourtant, une simple réhydratation orale suffit souvent à sauver des vies. Alors, pourquoi tant de morts ? La réponse réside dans l’accès aux soins, quasi inexistant dans certaines zones reculées.
Un pays déchiré par les conflits
Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, n’a jamais vraiment connu la paix. Les affrontements récents dans la région du Haut-Nil, opposant forces gouvernementales et groupes armés, ont jeté de l’huile sur le feu. Selon une agence humanitaire onusienne, **50.000 personnes ont été déplacées depuis fin février 2025**. Ces populations, souvent entassées dans des camps improvisés, n’ont ni eau propre ni installations sanitaires, créant un terrain idéal pour la propagation du choléra.
Une source humanitaire a récemment averti que le pays flirte avec une rechute dans une guerre civile totale. Cette instabilité chronique complique l’acheminement de l’aide et la mise en place de campagnes de prévention. Les violences ne sont pas seulement un drame humain : elles sont un accélérateur de cette crise sanitaire.
Le choléra : une maladie évitable, mais redoutable
Le choléra n’est pas une fatalité. Causée par la bactérie *Vibrio cholerae*, elle se transmet par des voies aussi simples que l’eau souillée ou des aliments mal préparés. Une fois dans l’organisme, elle déclenche une cascade de symptômes qui, sans traitement, mènent à une déshydratation mortelle. Mais avec des antibiotiques et une réhydratation rapide, les chances de survie grimpent en flèche.
- Diarrhée sévère : perte massive de liquides en quelques heures.
- Vomissements : aggravation de la déshydratation.
- Crampes musculaires : signe d’un corps en détresse.
Ce qui choque, c’est que des solutions existent. Alors, pourquoi le Soudan du Sud n’arrive-t-il pas à enrayer cette vague ? Les infrastructures défaillantes et le manque de moyens jouent un rôle clé.
Une crise régionale qui inquiète
Le Soudan du Sud n’est pas un cas isolé. Dans l’est et le sud de l’Afrique, le choléra fait des ravages. Entre janvier 2024 et mars 2025, **178.000 cas** ont été recensés dans 16 pays, avec près de 2.900 décès. L’Angola, par exemple, déplore plus de 7.500 cas et 294 morts sur une période similaire. Ces chiffres, bien que glaçants, montrent que le problème dépasse les frontières d’un seul État.
Pays | Cas | Décès |
Soudan du Sud | 40.000 | 694 |
Angola | 7.500 | 294 |
Cette propagation régionale alarme les experts. Les enfants, encore une fois, paient le prix fort, représentant une part importante des victimes. Face à cela, les organisations humanitaires appellent à une mobilisation massive.
Quelles solutions pour demain ?
Face à cette catastrophe, des pistes émergent. Renforcer l’accès à l’eau potable, accélérer les campagnes de vaccination et améliorer les infrastructures sanitaires sont des priorités. Mais tout cela nécessite des fonds et une stabilité politique, deux ressources rares dans un pays au bord du gouffre.
Un défi colossal : chaque jour sans action aggrave la crise.
Les acteurs internationaux, eux, insistent sur une coordination accrue. Mais dans un contexte de conflits armés, comment garantir que l’aide arrive à bon port ? La question reste en suspens, et le temps presse.
Un appel à la prise de conscience
Cette épidémie n’est pas qu’une statistique. Derrière chaque cas, il y a une famille, une histoire, un combat. Le Soudan du Sud nous rappelle une vérité brutale : la santé publique est un miroir des inégalités. Tant que des millions de personnes vivront sans eau propre ni soins, le choléra continuera de frapper.
Et nous, que pouvons-nous faire ? Prendre conscience, partager, soutenir les initiatives humanitaires. Car si cette crise semble lointaine, elle nous concerne tous. La prochaine étape dépendra de la solidarité mondiale.
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