la production des cannes bio en plein boom

C’est l’heure de la récolte pour la canne bio. Une centaine de planteurs ont décidé de se lancer dans la production de cette canne ces dernières années. À ce jour, 250 hectares sont déjà en conversion bio ou en bio, et 8 500 tonnes de canne bio sont attendues cette année à l’usine Gardel. La certification « Bio » peut être l’opportunité pour la Guadeloupe de se démarquer sur le marché mondial.

Steeve Karioua produit de la canne depuis des années comme ses cousins. Pourtant, eux sont restés dans l’agriculture conventionnelle. Et en ce moment, ils sont en pleine récolte. Steeve, lui, motivé par les aides à la filière bio, a voulu convertir une de ses parcelles.

On est en 2025, ma conversion a commencé depuis trois ans et j’ai essayé une surface d’1,51 hectare. Je passe en bio ce mois-ci en avril.

Steeve Karioua, exploitant agricole


Steeve Karioua, exploitant agricole


Normalement, la canne rouge de la Réunion est préconisée pour la culture bio mais le planteur a choisi d’utiliser une autre variété adaptée à son terrain. Sur cette parcelle, aucun produit phytosanitaire n’a été utilisé.

Le coût de produit, y a plus, produits phytosanitaires, plus d’engrais chimiques, on n’en utilise plus. Par contre, non seulement on va gagner de ce côté mais on va perdre d’un côté car on va utiliser beaucoup de main d’oeuvre

Steeve Karioua, exploitant agricole

Nettoyer, préparer, désherber la canne…, tout doit se faire à la main. Et c’est davantage de temps passé dans la parcelle. Cependant, des solutions existent.

On est en train d’explorer des solutions qui sont du désherbage mécanique avec des micro tracteurs qui permettent justement de se passer d’un besoin supplémentaire de main d’oeuvre et qui donne un résultat très satisfaisant.

Nicolas Philippot, directeur général délégué de Gardel


Nicolas Philippot, directeur général délégué de Gardel


Concernant la canne bio, le programme n’en est qu’à ses débuts. À ce jour, elle ne représente que 2 % des cannes traitées par Gardel. L’objectif : atteindre 10 % voire au-delà. L’an dernier, Gardel a déjà produit du sucre bio mais n’a pas pu le commercialiser comme tel.

Les cannes sont certifiées bio, le site et le process sont certifiés bio. Ce qui nous manque, c’est un tout petit point qui est l’utilisation d’un adjuvant, qui, pour l’instant, n’apparaît pas dans la liste des produits autorisés par l’Union Européenne.

Nicolas Philippot, directeur général délégué de Gardel

Cet adjuvant naturel est pourtant utilisé par le Brésil qui vend son sucre bio en Europe. Son inscription sur la liste des produits autorisés devrait intervenir fin 2025. L’enjeu est de taille.
La Guadeloupe ne représente que 0,012 % du marché mondial. Pour se démarquer, elle n’a pas d’autre choix que de produire un sucre de qualité supérieure ou bio.


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