la réaction du barreau de Guinée…

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Le barreau de Guinée s’est insurgé contre la fermeture lundi 24 mars 2025, du cabinet de Me Dinah Sampil, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats. Il a exprimé son indignation face à cet état de fait à travers un communiqué. L’acte précise qu’une enquête diligemment menée par le bâtonnier en exercice a permis d’établir que les locaux concernés font actuellement l’objet d’une procédure de liquidation-partage entre héritiers. Et d’ajouter : « Par ailleurs, une ordonnance émanant du Président du Tribunal de première instance de Kaloum a ordonné le séquestre des loyers au greffe dudit tribunal, en attendant l’issue de ladite procédure. Ces éléments démontrent que Me Dinah SAMPIL ne saurait être considéré comme débiteur de quelque arriéré de loyer que ce soit. Mais au-delà de ces constats, le Barreau de Guinée s’interroge solennellement sur le fondement même d’un tel acte:

Å supposer même que Me Dinah SAMPIL ait été en retard dans le paiement de loyers, en quoi cela autoriserait-il le bailleur à procéder unilatéralement à la fermeture d’un cabinet d’avocat, sans autorisation judiciaire préalable ? », s’est-il interrogé.

Pour le barreau de Guinée, la fermeture des locaux qui abrite le cabinet de leur confrère Me Dinah Sampil constitue un acte illégal. « Une telle action constitue une voie de fait, manifestement illégale, et gravement attentatoire aux droits fondamentaux garantis par la loi. Le Barreau de Guinée rappelle avec force que l’inviolabilité du cabinet d’avocat constitue un principe fondamental de l’exercice de la profession, expressément consacré par l’article 65 de la loi L/2004/014/AN du 26 mai 2004 portant organisation de la profession d’avocat, lequel dispose que “le cabinet de l’avocat est inviolable. Il ne peut être procédé à aucune perquisition ou saisie qu’en présence du bâtonnier ou de son représentant”. Cette disposition vise à garantir l’indépendance de l’avocat, la confidentialité des dossiers, et plus largement, la protection des droits de la défense.

Le Barreau de Guinée condamne avec la plus grande fermeté cette fermeture arbitraire, qui constitue une atteinte inacceptable à l’indépendance de l’avocat et à la dignité de la profession. II souligne que toute entrave illégitime à la liberté d’exercice de la profession d’avocat porte atteinte à l’État de droit et à la justice elle-même ».

Le conseil de l’ordre n’exclut pas de mener la démarche appropriée pour restaurer son image. « En s’en prenant ainsi à un cabinet d’avocat, en dehors de tout cadre légal, c’est l’image de toute la profession qui est bafouée, et c’est le respect dû aux garanties institutionnelles de la défense qui est méprisé. Le Barreau de Guinée exige la réouverture immédiate et sans condition du cabinet de Me Dinah SAMPIL, et se réserve le droit d’engager toute action appropriée, tant au civil qu’au pénal, contre les auteurs de cette fermeture illégale. Le Conseil de l’Ordre appelle les autorités judiciaires à faire respecter les décisions de justice en vigueur et à rappeler que nul ne peut se faire justice à soi-même, encore moins au détriment d’un avocat dans l’exercice de ses fonctions », conclut-il.

Saidou Lébêré

+224 621 304 338

 

 

 

 

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