Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) sont à Moscou suite à l’invitation de leur homologue russe, Sergueï Lavrov.
Les chefs de la diplomatie de ces trois pays participent jusqu’à ce vendredi 4 avril 2025 à la première session des consultations AES-Russie.
Sergueï Lavrov s’est félicité du renforcement de la coopération militaire de son pays avec en particulier le Mali. Il a également vanté l’étroite collaboration entre les deux pays « dans le domaine de la politique étrangère », notamment au sein de l’ONU.
Mohamed Amara, enseignant à l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako estime que le gain de la coopération avec la Russie n’est pas encore perceptible dans l’amélioration des conditions de vie des populations.
Mohamed Amara: Il y a une intensification des rapports bilatéraux entre Moscou et les trois pays de l’AES : Niger, Mali et Burkina Faso. Le Kremlin affiche ainsi sa solidarité envers ces trois pays en dépit des difficultés rencontrées sur le front ukrainien.
DW: « Notre coopération dans le domaine militaire s’intensifie, nos militaires coopèrent de manière active avec les militaires du Mali » a déclaré ce jeudi 3 avril, Sergueï Lavrov, en recevant à Moscou Abdoulaye Diop, son homologue malien.
Pourtant, sur le terrain, la situation sécuritaire de ces trois pays ne s’est guère améliorée, notamment au Mali. Est-ce que la coopération avec la Russie est vraiment bénéfique pour ces pays ?
Mohamed Amara: Pour l’instant, les bénéfices ne concernent que les différentes emprises militaires voire les camps militaires. Mais les populations locales ne les perçoivent pas. Rappelez-vous de ce qui s’est passé au Niger, dans la région de Tillabéri où il y a eu 44 morts, ce qui s’est passé aussi au Burkina Faso, au Mali récemment même. Le préfet de la région d’Ansongo a été enlevé.
Aujourd’hui, il est donc difficile de dire qu’ il y a un bénéfice palpable de la coopération militaire entre Moscou et les trois pays de l’AES.
Par contre, ce qui est important en termes de bénéfices, qui n’est pas tout à fait militaire, c’est plutôt la visibilité de ces pays-là.
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