Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, place à des rééditions sorties tout droit des années 1970 et 1980 avec des pépites venues des deux Congos, du Gabon et de… Trinité-et-Tobago.
« Sungu Lubuka », de Petelo Vicka & son Nzazi
Le 30 octobre 1974, Kinshasa accueillait le combat légendaire entre les boxeurs américains Mohamed Ali et George Foreman. Mais un mois plus tôt, du 22 au 24 septembre, le festival « Zaïre 74 » commençait déjà à faire monter la pression, avec notamment la venue de James Brown. Un concert qui a marqué toute une génération de musiciens locaux, les poussant à injecter une bonne dose de funk dans la rumba congolaise.
C’est ce mouvement que le label allemand Analog Africa explore en quatorze morceaux dans la compilation Congo Funk !, à paraître le 5 avril en vinyle, CD et numérique. On y retrouve des groupes bien connus de Kinshasa et Brazzaville, tels que l’Orchestre OK Jazz et Les Bantous de la capitale, mais aussi des artistes plus confidentiels, à l’instar de Petelo Vicka, dont le tonitruant Sungu Lubuka ouvre l’album.
« Mbela Bongo », de Missema
Si le dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko (1965-1997) a été un ardent promoteur de la musique de son pays, on connaît moins l’implication du Gabonais Omar Bongo (1967-2009). Lui-même marié à une chanteuse, Patience Dabany, il est à l’origine, dans les années 1980, d’un système de propagande bien rodé : les « groupes d’animation féminins », qui rassemblaient des dizaines de choristes et de danseuses dont le répertoire chantait les louanges du régime.
Le label français Secousse a sélectionné onze de ces morceaux comprenant, selon lui, « certains des meilleurs rythmes soukous jamais enregistrés », pour les rééditer en vinyle et numérique dans l’album Merci Yaya Bongo, prévu le 29 mars. Des échos d’un temps révolu, alors qu’Ali Bongo, qui avait hérité du pouvoir à la mort de son père, l’a perdu à la faveur d’un coup d’Etat le 30 août 2023.
« Were Oju Le (The Eyes Are Getting Red) », d’Oluko Imo
De l’afrobeat caribéen ? Le label britannique Soundway Records nous rappelle que cela a bel et bien existé à travers la figure d’Oluko Imo, un multi-instrumentiste originaire de Trinité-et-Tobago, leader du groupe Black Truth Rhythm Band, installé à New York dans les années 1980. C’est à cette époque qu’il enregistre Were Oju Le (Eyes Are Getting Red) en compagnie de la légende du genre, le Nigérian Fela Kuti (1938-1997), et de son fils Femi.
Un titre de près de neuf minutes, entre afrobeat et calypso, qu’on retrouve sur le disque Oduduwa, réédité le 9 février en vinyle et numérique et dont le nom – celui du fondateur de l’empire d’Ife, dans l’actuel Nigeria – rappelle l’héritage yoruba de l’île au large du Venezuela. Oluko Imo réitérera l’expérience en 2001 avec un autre fils du « Black President », Seun Kuti, dans le morceau City of Gate.
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