La situation critique des réfugiés nigérians à Minawao (Cameroun)

Le camp de réfugié de Minawao est situé dans le département du Mayo-Tsanaga, arrondissement de Mokolo et région de l’Extrême-Nord Cameroun. Ce camp a été mis en place en 2013 par le gouvernement du Cameroun et les Nations Unies pour accueillir les réfugiés nigérians ayant fui les exactions des groupes extrémistes Boko Haram. Minawao était devenu et devient un espace d’accueil des réfugiés puisqu’il est situé environ 50 km de la frontière du Nigeria.

Chaque jour au quotidien, on assiste à des nouvelles arrivées des réfugiés dans le camp de Minawao. Pour expliquer cet afflux et ce flux de ces réfugiés, les humanitaires et les chercheurs mettent en avant plusieurs facteurs enchevêtrés. La violence, d’une part, car les factions issues de Boko Haram continuent de s’en prendre aux populations du côté nigérian et le long de la frontière du côté camerounais. De même, il faut relever que la dégradation de la situation économique joue aussi un grand rôle. Et l’inflation, la chute de la monnaie nigériane naira ou encore la pression sur les ressources naturelles (les terres arables) au Cameroun joue davantage un rôle sur l’afflux des réfugiés.

Cependant, il faut mentionner que le camp de réfugiés de Minawao est saturé. Le seuil de 78000 réfugiés a été aujourd’hui franchi et les infrastructures et moyens pour répondrai aux besoins alimentaires, sanitaires et éducatifs sont insuffisants. Ainsi, la situation des réfugiés dans le camp de Minawao a atteint un point critique qui n’est pas soutenable sur la durée selon les organisations humanitaires. Autrement dit, le camp de Minawao est confronté aux flux sans cesse croissant de réfugiés. Cela dit, les réfugiés ici font face d’importants problèmes liés à l’insécurité alimentaire avec un taux élevé de malnutrition, de risques sanitaires, d’eau, d’hygiène et assainissement dont les conséquences apparaissent impressionnantes avec le nombre de décès qu’on enregistre quotidiennement. Qui plus est, selon la déclaration d’un réfugié sur place : « il y a plus de dix (11) mois que mon ménage n’a pas reçu l’assistance alimentaire. Je n’ai ni champ, ni activité pour avoir de l’argent pour subvenir aux besoins de mon ménage. Je préfère retourner dans mon village même si la situation n’est pas stable ». C’est dire que la situation des réfugiés actuellement n’est pas aisée puisqu’avec la diminution et l’arrêt brusque de l’assistance alimentaire compliquent et complexifient la vie des refugiés au camp de Minawao. Pour survivre au quotidien, les réfugiés sont contraints de couper les bois aux environs de Minawao pour cuire leurs aliments et construire leurs abris. Cela constitue une pression sérieuse sur le capital naturel. Dans ce contexte, les populations réfugiées sont en conflit avec les populations hôtes ou locales. Car ces dernières voient leurs ressources s’amenuisent en raison d’une forte présence des demandeurs d’asiles.  

 

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