Depuis avril 2023, l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, affronte les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. Dans cette guerre, les deux camps sont régulièrement accusés de graves crimes, allant des bombardements de zones habitées par des civils au blocage de l’aide humanitaire.
Depuis le début de la guerre, on estime à des dizaines de milliers le nombre de morts, selon l’envoyé américain au Soudan, Tom Perriello. Certaines estimations faisant état de 150.000 personnes tuées.
Les violences ont par ailleurs poussé plus de onze millions de personnes à fuir, soit à l’intérieur du pays, soit à l’étranger. Ceux qui sont restés sur place sont menacés de famine. Mais il y a aussi le cas des malades et des blessés qui peinent à se faire soigner. Selon Médecins sans frontières, sur des milliers de blessés soignés dans l’un des principaux hôpitaux de l’ONG, à Khartoum, 53 % souffraient de blessures par balles. Les dégâts matériels sont aussi énormes : de nombreuses infrastructures ont été détruites.
Le besoin d’étendre l’embargo sur les armes
Amnesty International a ainsi appelé l’ONU, jeudi, à étendre à l’ensemble du Soudan l’embargo sur les armes qui existe déjà dans la région du Darfour. Ceci pour mettre un terme aux livraisons de munitions et d’armes. Dans une récente enquête, l’organisation révèle que les armes qui entrent au Soudan ont été livrées à des combattants accusés de violations du droit humanitaire et des droits humains.
Ces armes proviennent de Chine, de Russie, de Serbie, de Turquie, des Emirats arabes unis et du Yémen et sont importées en grande quantité au Soudan. Elles sont aussi parfois détournées vers le Darfour, où un embargo sur les armes est en place depuis 2004.
Pas d’avancée sur le plan diplomatique
Sur le plan diplomatique, les tractations pour ramener la paix ne donnent pour le moment pas de résultat concrets sur le terrain. Le 14 août prochain, des discussions doivent démarrer à Genève, en Suisse, sous l’égide des Nations Unies et de Washington.
Alors que les FSR ont salué l’idée de ces pourparlers et confirmé leur présence, le 20 juillet, le ministère soudanais des Affaires étrangères du gouvernement désigné par l’armée a décidé d’annuler les passeports diplomatiques de plusieurs responsables militaires et politiques. Sont notamment concernés : une centaine de personnalités, dont le chef des Forces de soutien rapide et son frère, le vice-président des FSR, considérés comme forces rebelles et dont les avoirs financiers ont été gelés. Une façon pour l’armée d’accroître la pression sur son adversaire.
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