Des organisations de la société civile sénégalaise ont exprimé leur profonde inquiétude suite à l’arrestation de deux figures majeures du mouvement citoyen guinéen FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution). Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, coordinateur du mouvement, et Mamadou Billo Bah, responsable de la mobilisation, ont été appréhendés le mardi 9 juillet 2024 par les forces de sécurité guinéennes dans des conditions qualifiées d’illégales.
Selon un communiqué conjoint publié par plusieurs organisations sénégalaises de premier plan, dont Afrikajom Center, AfricTivistes et Amnesty Sénégal, les deux activistes seraient détenus dans un camp militaire sur l’île de Kassa, où ils risqueraient de subir des traitements inhumains et dégradants. Plus de 72 heures après leur arrestation, ni leurs avocats ni leurs familles n’ont pu obtenir d’informations sur leur lieu de détention ou les motifs de leur arrestation.
Ces arrestations s’inscrivent dans un contexte plus large de répression des libertés en Guinée. Les signataires du communiqué rappellent notamment la fermeture, le 22 mai dernier, de plusieurs médias privés importants, dont Hadafo Médias, Fréquence Médias et Djoma Médias, qui regroupent six chaînes de radio et de télévision parmi les plus populaires du pays.
Face à cette situation, les organisations sénégalaises appellent le président de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, à libérer immédiatement et sans condition les deux activistes. Elles exhortent également les autorités sénégalaises à user de leur influence diplomatique pour obtenir leur libération.
Le communiqué demande en outre la réouverture des médias fermés et la fin de toute forme d’arrestation arbitraire et de musellement des voix dissidentes en Guinée. Les signataires, parmi lesquels figurent des personnalités comme Alioune Tine d’Afrikajom Center et Seydi Gassama d’Amnesty Sénégal, expriment leur solidarité avec le FNDC et ses leaders.
Cette prise de position de la société civile sénégalaise met en lumière les inquiétudes croissantes concernant la situation des droits humains et des libertés fondamentales en Guinée sous le régime de transition. Elle souligne également l’importance de la solidarité régionale entre les acteurs de la société civile face aux dérives autoritaires.
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