la Vice-province « Bienheureux Philippe Rinaldi » d’Haïti (HAI)

(ANS – Rome) – Haïti, première république noire indépendante depuis 1804, est un pays à la fois riche de son histoire et marqué par des défis profonds. Entre crises politiques, pauvreté extrême et un système éducatif en panne, le pays peine à offrir des perspectives d’avenir à sa population. Pourtant, au cœur de cette réalité difficile, des acteurs comme les Salésiens de Don Bosco s’engagent activement pour redonner espoir, dignité et opportunités aux jeunes générations. Cet article explore la situation actuelle d’Haïti et le rôle central de la Vice-province salésienne « Bienheureux Philippe Rinaldi » dans la transformation de la vie des jeunes les plus vulnérables.

Depuis son indépendance en 1804, Haïti traverse des crises politiques incessantes. Chaque régime apporte son lot de corruption et de mauvaise gestion, perpétuant une instabilité qui semble inscrite dans l’histoire du pays. Les soulèvements populaires se succèdent, les tensions entre le pouvoir et l’opposition s’intensifient, provoquant des troubles socio-politiques et économiques interminables.

La souveraineté nationale, souvent sous influence extérieure, reste fragile. Les autorités, gangrénées par la corruption, négligent les institutions clés et abandonnent la population à de grandes souffrances. Cette situation a engendré une méfiance profonde au sein de la société haïtienne, rendant la vie en communauté particulièrement difficile. Plus de 30 % des habitants vivent dans une pauvreté extrême, avec moins d’un dollar par jour, à cause du chômage, du manque d’investissements et de plus de deux siècles de gouvernance défaillante. Ces dernières années, l’insécurité, conséquence directe de cette misère, frappe durement la population de la zone métropolitaine.

L’éducation, pour beaucoup, reste un rêve lointain. L’accès à l’école, à la formation professionnelle ou à l’université est limité, et les jeunes dépendent souvent de parents qui manquent de moyens. Dans les quartiers populaires, les plus vulnérables survivent dans des conditions qui bafouent leur dignité et peinent à envisager un avenir. Même ceux qui terminent leurs études secondaires ont peu d’espoir de poursuivre leur parcours. Le système éducatif, déconnecté des réalités quotidiennes, tend à creuser les inégalités et à discriminer, au lieu de transmettre des valeurs. Une réforme profonde et urgente est nécessaire pour former des citoyens capables de reconstruire Haïti avec dignité.

La culture haïtienne, riche en valeurs collectives, est fragilisée par une acculturation massive et incontrôlée. Les jeunes, tiraillés entre traditions africaines, héritage français et influences nord-américaines, vivent un déséquilibre identitaire accentué par les médias qui déforment leurs mentalités. Cette mosaïque culturelle conduit certains à rejeter leur identité nationale. La culture traditionnelle, notamment le vodou, est parfois perçue comme un symbole de sous-développement, tandis que la culture française est souvent vue comme un signe de progrès, au détriment de l’authenticité haïtienne.

Sur le plan religieux, Haïti est marqué par un pluralisme notable : 55 % de la population se revendique catholique, 40 % protestante (selon certaines études), tandis que d’autres adhèrent à divers courants religieux. Parallèlement, le vodou reste une pratique dominante, profondément ancrée dans la culture et le quotidien, souvent en coexistence avec le christianisme. Religion populaire et syncrétique, le vodou pose un défi majeur pour la pastorale, car il influence profondément la psychologie haïtienne et sert de cadre de référence pour la résolution de certains problèmes. L’Église catholique, présente même dans les zones les plus reculées, s’efforce d’apporter de l’espoir à travers l’éducation, la santé, ainsi que des activités religieuses et sociales, comblant le vide laissé par un État concentré sur Port-au-Prince.

Dans ce contexte difficile, les Salésiens de Don Bosco, présents en Haïti depuis 1936, concentrent leurs efforts sur l’éducation, la formation et l’accompagnement des jeunes, particulièrement les plus démunis, dans l’esprit de leur fondateur, saint Jean Bosco. La Vice-province salésienne « Bienheureux Philippe Rinaldi » compte 3 salésiens coadjuteurs, 52 prêtres salésiens et 1 évêque émérite. Elle est au service de la jeunesse haïtienne à travers 11 Maisons (ou œuvres) réparties dans les départements suivants : Sud (1), Ouest (7), Artibonite (1), Nord (1) et Nord-Est (1).

Les Salésiens gèrent des écoles primaires et secondaires, des centres de formation professionnelle et des centres de jeunes proposant des activités spirituelles et récréatives. À travers leurs œuvres sociales, telles que Lakou/Lakay et TIMKATEC, ils accompagnent les enfants des rues en leur apprenant un métier, en les aidant à retrouver leur famille et en les réintégrant dans la société. En collaboration avec les autres branches de la Famille Salésienne présentes en Haïti, ils s’efforcent de construire un avenir meilleur dans un pays marqué par la précarité.

Dans un contexte national marqué par des défis immenses, la Vice-province salésienne «Bienheureux Philippe Rinaldi» se distingue par son engagement envers l’éducation, la formation et l’accompagnement des jeunes d’Haïti. Grâce à leurs œuvres sociales, éducatives et pastorales, les Salésiens de Don Bosco offrent non seulement des solutions concrètes mais aussi une vision d’espoir pour un avenir meilleur. Leur présence et leurs actions témoignent de la force de la solidarité et de la foi, des instruments essentiels pour restaurer la dignité humaine et redonner espoir à un pays en quête de renouveau.

Pour en savoir plus sur HAI, une vidéo est disponible sur ANSChannel.


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