La Ville de Moncton en fait-elle assez pour mettre son patrimoine acadien en valeur?

La Ville de Moncton en fait-elle assez pour mettre son patrimoine acadien en valeur?

La question a fait surface durant la réunion du conseil municipal, lundi soir, à l’hôtel de ville.

L’annonce de fonds pour effectuer des travaux à la Maison Thomas Williams et la Maison Treitz cet été a soulevé plusieurs questions de la part du conseiller Daniel Bourgeois.

«Nous mettons de l’argent pour les deux sites loyalistes britanniques, mais on ne fait rien d’équivalent pour le patrimoine acadien», a-t-il mentionné, en s’adressant à la directrice de la culture et du patrimoine à Place Resurgo, Sophie Cormier.

«C’est toujours possible d’en faire plus, mais c’est difficile de mettre certains lieux en valeur parce que, comme le conseiller Bourgeois a dit, la plupart ont été rasés et ont disparu», a répondu Mme Cormier.

«Des recherches ont été faites et on sait à peu près où étaient certains lieux alors que c’est encore un sujet de débat dans plusieurs cas. Il y aurait peut-être moyen de faire un petit circuit, mais ce qu’on essaie surtout de célébrer, c’est l’Acadie moderne, l’Acadie résiliente, l’Acadie qui est encore là aujourd’hui.»

La directrice de la culture et du patrimoine cite en exemple le parc Gérald-LeBlanc situé derrière le Centre culturel Aberdeen et le parc René-Arthur-Fréchet, installé sur le chemin Mountain à titre d’exemple.

Sauf que ces explications n’ont pas semblé satisfaire le conseiller Bourgeois.

«On sait qu’il y a quand même des sites acadiens, comme un vieux moulin ou une vieille chapelle près de l’édifice Marvens (sur le chemin King). Il y avait un vieux moulin juste avant la frontière avec Salisbury et le village de Joseph Broussard (dit Beausoleil) juste à l’extérieur de Salisbury», a-t-il souligné.

«Il y avait aussi d’autres villages acadiens. Je ne sais pas s’il en reste grand-chose parce que la plupart ont été détruits et brûlés lors de la déportation. Mais on sait où ils sont et il y a peut-être encore une certaine présence acadienne le long de la rivière Petitcodiac.»

Le conseiller suggère de mener une étude de faisabilité pour mettre sur pied un projet de recherche de ces différents sites.

«On se déclare une ville officiellement bilingue. On est la seule cité du Canada qui est bilingue. Mais ce n’est pas juste une question de langue. On doit aussi inclure la culture et le patrimoine dans ça. Je trouve que nous sommes faibles quand on parle du patrimoine acadien, comparativement au patrimoine loyaliste», a-t-il indiqué.

Sophie Cormier a expliqué que les différentes collections sont divisées entre différentes institutions dans le but d’éviter les dédoublements.

«Notre politique de collection stipule qu’on s’occupe de tout à partir des Townshippers (les premiers colons venus de Pennsylvanie) jusqu’à nos jours. Le patrimoine acadien se retrouve au Musée acadien de l’Université de Moncton, tout ce qui est relié à l’héritage de la ville, ce sont nous qui nous en occupons et tout ce qui est collection nature s’en va au Musée du Nouveau-Brunswick», a-t-elle souligné.

«Chaque institution divise le patrimoine pour ne pas que les collections se chevauchent et pour que les gens puissent savoir où aller quand ils cherchent quelque chose en particulier.»

L’exposition Gérald LeBlanc

Le Musée de Moncton mettra justement une partie du patrimoine acadien en valeur ce printemps, avec une exposition consacrée à l’auteur Gérald LeBlanc.

Du 17 mai au 7 septembre, le public pourra visiter trois lieux qui ont marqué la vie du poète, incluant l’ancien bar étudiant Le Kacho.

«Nous voulons célébrer le 80e anniversaire de sa naissance avec ces trois lieux qui représentent son intimité», explique Sophie Cormier.

L’exposition comprendra des items provenant des archives nationales à Ottawa (des manuscrits, des textes de chansons et des photos, notamment) ainsi que des objets fournis par ses amis et des gens de la communauté.

«On va explorer son côté social, mais aussi son côté éclaté et un peu excentrique. À un moment donné, on a dû refuser des objets parce qu’il y avait tellement de souvenirs et de belles choses.»

Parmi ces objets, on trouvera une vieille dactylo sur laquelle les visiteurs pourront laisser des messages, des notes, des poèmes ou leurs souvenirs de cette légende acadienne disparue en 2005.

Le vernissage de l’événement aura lieu le 30 mai.

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