la vraie vie des nomades numériques

Travailler depuis une plage paradisiaque, ordinateur posé sur une table en bambou, cocktail à la main… Le mode de vie des nomades numériques fait rêver. Pourtant, comme le souligne USA Today, la réalité est bien plus complexe : “Il est facile de voir la vie en rose”, reconnaît Deryn Russell, une expatriée travaillant dans la tech et qui tient un blog sur le sujet.

Entre connexion Internet capricieuse, perte de repères et précarité des liens sociaux, les défis sont nombreux. “Quand Internet ne fonctionne pas et que vous devez travailler à distance, votre niveau de stress explose. Et il ne faut pas attirer l’attention sur ces problèmes”, explique Deryn Russell, qui a vu son compagnon vidéaste contraint de prendre une semaine de congé forcé au Mexique à cause d’un routeur défectueux.

La flexibilité qu’offre ce mode de vie est attirante, et le phénomène explose : entre 2019 et 2024, le nombre de nomades numériques américains a bondi de 147 %, atteignant 18,1 millions de personnes. Mais derrière l’image glamour se cachent des journées de travail marquées par l’incertitude.

“Vous aimez la destination et vous voulez l’explorer à votre guise, mais vous travaillez à distance. Où sont les limites ? Il y a un moment où on finit par ne plus savoir être en vacances”, avoue Ellen Flowers, qui sillonne le monde depuis dix ans tout en tenant un blog de voyage.

Autre écueil : les conséquences de la présence des expatriés sur les populations locales. Une forte densité de travailleurs étrangers pousse à la gentrification de certaines villes. “Beaucoup d’habitants locaux ont l’impression que les nomades numériques débarquent et font grimper les prix pour eux”, déplore Casie Tennin, expatriée à Mexico. En Espagne, la pression sociale a d’ailleurs conduit à la suppression du visa en or permettant aux étrangers d’obtenir la résidence en achetant un bien immobilier.

“Je pense que les gens imaginent que quand on est nomade numérique on est dans une ville différente chaque semaine et qu’on se déplace tous les deux ou trois jours”, note Deryn Russell. “Ce n’est tout simplement pas possible si l’on essaie d’avoir un vrai travail.”

Malgré ces défis, ceux qui parviennent à trouver un équilibre s’épanouissent. “Même aller faire mes courses m’apporte de la joie, parce que je les fais au Costa Rica”, confie la jeune femme. Mais avant de sauter le pas, un conseil s’impose : ne pas opter pour le mode de vie de nomade numérique uniquement parce que “ça a l’air cool sur Instagram”.

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