L’AES instaure un droit de douane de 0,5 % hors zone – DW – 01/04/2025

Les importations en provenance des pays tiers non-membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) seront désormais soumises à un prélèvement de 0,5 %. Cette mesure, adoptée lors d’une rencontre des autorités de la Confédération des États du Sahel vendredi dernier à Bamako, vise à assurer l’autofinancement de l’organisation.

L’objectif affiché est de couvrir les charges de l’AES sans recourir aux contributions nationales, réduisant ainsi la dépendance aux financements extérieurs. Cette taxe intervient dans un contexte marqué par la sortie officielle des États de l’AES (Mali, Burkina Faso et Niger) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le 29 janvier dernier.

Malgré ce retrait, ces pays continuent pour l’instant de bénéficier de certains privilèges commerciaux, notamment la libre circulation des biens et des personnes au sein de l’espace sous-régional.

Des exemptions prévues

Toutes les importations ne sont cependant pas concernées par cette nouvelle taxe. Selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères publié le samedi 29 mars, les marchandises en provenance des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont les États de l’AES sont membres, ainsi que les aides humanitaires et les biens diplomatiques, en sont exemptés.

Les chefs des juntes du Mali, du Niger et du Burkina Faso
Le document instaurant le droit de douane a été signé Signé de la main d’Assimi Goïta, le chef de la junte militaire au pouvoir à Bamako, et qui assure également la présidence de l’AES.Image : Mahamadou Hamidou/REUTERS

Le ministre malien de l’Économie et des Finances, Alhousseini Sanou, a précisé les contours de cette mesure :

« Il s’agit des pays qui ne sont pas membres de l’AES et qui n’ont pas d’accords douaniers avec nos États. Pour ces pays, toutes les importations seront soumises à un tarif de 0,5 % », a-t-il expliqué.

Un mécanisme financier pour l’autonomie budgétaire

Les fonds collectés seront versés sur un compte spécial baptisé Prélèvement Communautaire AES (PCA). Selon l’économiste malien Modibo Mao Makalou, ce mécanisme financier permettra de garantir l’autonomie budgétaire de l’organisation :

« Ce prélèvement servira à financer non seulement les dépenses de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel, mais aussi des projets identifiés, des initiatives de solidarité, et potentiellement une partie du capital de la future banque d’investissement. Toute autre dépense jugée utile par la Confédération de l’AES pourra également être couverte. »

Un impact sur les relations commerciales avec la CEDEAO ?

Reste à savoir si cette mesure concernera les pays membres de la CEDEAO. Selon un analyste économique, tout dépendra des négociations en cours sur la libre circulation des biens et services entre l’AES et l’organisation sous-régionale.

En 2024, la CEDEAO représentait 22,6 % des importations du Mali et 31,3 % de celles du Burkina Faso, selon des données officielles. L’avenir des échanges commerciaux entre les deux blocs pourrait ainsi être impacté par cette nouvelle politique fiscale.

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