Une personnalité hors du commun, un franc-parler qui annonce un caractère fort, tel est Ipomen Léauva. L’emblématique chanteur des Vikings de la Guadeloupe est aussi à l’origine de la création des groupes Exile One et Gramacks qui ont marqué la musique caribéenne des années 70. Il revient aujourd’hui sur son impressionnante carrière, avec quelques regrets.
» Il y a des chanteurs de mode, ils font ce qui marche. Ce n’est pas mon genre, sans offenser quiconque j’ai toujours voulu marquer ma différence. Pour moi c’était çà avoir de la personnalité. Mona m’a influencé mais je n’ai jamais essayé de l’imiter parce qu’il est Eugène Mona et moi je suis Ipomen Léauva « , en guise d’influence Ipomen est surtout impressionné par le flûtiste Martiniquais à la voix sublime lorsqu’il le voit sur scène pour la première fois au Rex de Pointe-à-Pitre. Mona est un immense artiste, il est unique, Ipomen veut faire de la musique caribéenne mais il débute sa carrière avec les Vikings de la Guadeloupe.
» Fin 1967 il y a eu un problème de chanteurs dans le groupe, ils sont tous partis et comme je les suivais partout, les musiciens m’ont demandé ce que je voulais faire. Moi j’aimais bien les percussions mais Camille m’a demandé de chanter lors d’un punch en musique à la salle des anciens marins, c’est ainsi que tout a commencé « , Ipomen réussit son baptême du feu et intègre le groupe malgré les réticences d’un certain Henri Debs. Quelques années plus tard, en 1973 plus exactement, il rencontre un certain Gordon Enderson, musicien de l’île de La Dominique, ils créent ensemble le groupe Exile One et son célèbre morceau » Rosita « . » Quand j’ai quitté Exile One c’était pour créer Gramacks, j’ai lancé Jeff Joseph qui était un parfait inconnu à l’époque « , Jeff fera une brillante carrière avec le groupe et en solo après le départ d’Ipomen pour …… Les Vikings à nouveau qu’il quittera une dernière fois en 1985 pour rentrer en Guadeloupe et s’occuper des jeunes de l’île en difficulté: » Je visais à amener les jeunes détenus à la musique, qu’ils donnent un concert pour montrer ce dont ils sont capables « .
S’il estime ne pas avoir à se plaindre parce qu’il est bien entouré, par sa famille notamment, Ipomen nourrit quelques regrets : » S’il fallait recommencer, je m’y serais pris autrement parce que l’argent, on en a besoin. Donc j’ai des regrets et j’attends que le pays fasse mieux pour moi « .
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