L’armée soudanaise à 500m du palais présidentiel à Khartoum ! Les combats s’intensifient, la famine menace des millions. Que va-t-il se passer ensuite ?
Imaginez une ville où le bruit des explosions remplace celui des klaxons, où des millions de vies basculent dans le chaos en un instant. À Khartoum, capitale du Soudan, ce cauchemar est une réalité quotidienne depuis près de deux ans. Une source militaire révèle que l’armée nationale se trouve désormais à seulement 500 mètres du palais présidentiel, bastion des forces paramilitaires qui défient le pouvoir central. Cette avancée spectaculaire pourrait-elle marquer un tournant dans une guerre qui a déjà fait des dizaines de milliers de victimes et plongé le pays dans une crise humanitaire sans précédent ?
Une Lutte pour le Contrôle de Khartoum
Depuis avril 2023, le Soudan est déchiré par un conflit brutal entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire puissant. Le palais présidentiel, symbole du pouvoir, est occupé par ces dernières depuis le début des hostilités. Mais jeudi, l’armée a franchi un cap décisif : elle s’est rapprochée dangereusement de ce lieu stratégique, au cœur de la capitale. D’après une source proche des opérations, un convoi de 30 véhicules paramilitaires a été anéanti alors qu’il tentait de fuir vers le sud de Khartoum.
Ce n’est pas un simple affrontement. Lundi dernier, les forces venues du sud ont rejoint celles déjà positionnées dans le centre-ville, resserrant l’étau autour des FSR. Cette manœuvre audacieuse montre une volonté claire : reprendre le contrôle total de la capitale, quartier par quartier, rue par rue.
Un Conflit Qui Divise le Pays
Le Soudan est aujourd’hui un pays fracturé. L’armée domine le nord et l’est, tandis que les paramilitaires règnent sur l’ouest et une partie du sud. À Khartoum, la situation reste explosive : si l’armée a récemment reconquis le secteur nord et une zone à l’est, les FSR tiennent encore des positions clés, y compris dans la ville jumelle d’Omdurman, séparée par le Nil Blanc. Chaque camp se bat avec acharnement, transformant les rues en champs de bataille.
Les combats sont d’une violence inouïe, et aucun camp ne semble prêt à céder.
– Une source militaire anonyme
Ce bras de fer oppose deux figures majeures : le chef de l’armée et son ancien allié, devenu rival, à la tête des FSR. Leur lutte pour le pouvoir a plongé le Soudan dans une spirale de destruction, où les civils paient le prix fort.
La Crise Humanitaire S’aggrave
Le bilan humain est terrifiant. Des dizaines de milliers de morts, plus de **12 millions de personnes déplacées**, et une crise alimentaire qui touche des millions d’habitants. Dans le grand Khartoum seul, environ 3,5 millions de personnes ont fui leurs foyers, chassées par les violences incessantes. Selon les estimations des Nations unies, au moins 100 000 individus sont déjà confrontés à la **famine**, un chiffre qui pourrait exploser dans les mois à venir.
- 12 millions de déplacés à travers le pays.
- 3,5 millions de personnes forcées de quitter Khartoum.
- 100 000 individus en situation de famine immédiate.
La faim est devenue une arme silencieuse dans ce conflit. Les combats bloquent l’accès aux ressources, détruisent les infrastructures et empêchent l’aide humanitaire d’atteindre les plus vulnérables. Le Soudan fait face à ce que l’ONU qualifie de pire crise de déplacement et alimentaire au monde.
Le Darfour : Un Autre Front Brûlant
Pendant que Khartoum s’embrase, le Darfour, à l’ouest, est lui aussi en proie à des combats acharnés. La ville d’El-Facher, dernière grande cité de la région encore hors du contrôle des FSR, est assiégée depuis mai. Les paramilitaires bombardent les camps de déplacés voisins, aggravant une situation déjà critique. D’après un haut responsable local, les forces alliées à l’armée mènent des batailles féroces pour repousser les assauts près de la frontière, à 210 kilomètres au nord.
Dans le Darfour-Nord, près de **1,7 million de personnes** sont déplacées. Les camps autour d’El-Facher, comme Zamzam ou Abou Chouk, sont des zones où la faim atteint des niveaux extrêmes. L’ONU prévoit que d’ici mai, cinq autres secteurs, dont El-Facher elle-même, pourraient sombrer dans la famine.
Région | Déplacés | Famine |
Grand Khartoum | 3,5 millions | 100 000 personnes |
Darfour-Nord | 1,7 million | Zones critiques |
Pourquoi Cette Guerre Persiste-t-elle ?
Ce conflit n’est pas qu’une lutte pour le pouvoir. Il s’enracine dans des rivalités historiques, des tensions ethniques et une bataille pour les ressources d’un pays riche mais instable. L’opposition entre le chef de l’armée et le leader des FSR, autrefois unis dans un gouvernement de transition, a dégénéré en une guerre totale. Aucun camp ne semble prêt à négocier, et les civils en paient le prix.
Les efforts internationaux pour instaurer un cessez-le-feu ont échoué jusqu’ici. Pendant ce temps, les Soudanais assistent, impuissants, à la destruction de leur nation. La question qui hante désormais les esprits : cette avancée sur le palais présidentiel mettra-t-elle fin au chaos, ou ne fera-t-elle qu’attiser les flammes d’un conflit déjà hors de contrôle ?
Un Avenir Incertain
À mesure que l’armée gagne du terrain à Khartoum, l’espoir d’une résolution rapide s’amenuise. Les FSR, bien qu’affaiblies, restent une force redoutable, et leurs positions dans le Darfour et le sud du pays leur donnent un avantage stratégique. Chaque victoire militaire semble annoncer une nouvelle vague de violences, comme si la paix n’était qu’un mirage dans ce désert de désespoir.
Pour les millions de déplacés, la vie se résume à une lutte quotidienne pour survivre. La communauté internationale observe, alerte, mais les solutions concrètes tardent à venir. Le Soudan, jadis carrefour culturel et économique, est aujourd’hui synonyme de souffrance. Jusqu’où ira cette guerre ?
Le Soudan est à un tournant. Chaque jour qui passe aggrave une crise déjà insoutenable.
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