Manchester Dream, c’est d’abord un roman où vous transportez le lecteur à travers deux villes mais aussi deux époques distinctes…
Le roman raconte les aventures et les découvertes, au cœur de Manchester, de l’architecte mondialement connu Franck Gehry à qui on propose de créer le Guggenheim à Bilbao à une époque où cette ville est à l’abandon. Lui, décide d’accepter cette proposition à la seule condition de trouver une expérience réussie d’un lieu d’art créé dans un site industriel. Il découvre alors l’incroyable exposition de Manchester au XIXe siècle.
J’ai donc souhaité relier l’œuvre oubliée de J.C. Deane, instigateur de la grande exposition d’art, en 1857, au cœur de la ville ouvrière anglaise, à la genèse de la construction du musée Guggenheim, inauguré en 1997 dans l’ancienne ville industrielle de Bilbao, mêlant ainsi le projet du célèbre architecte Frank Gehry à la réalisation historique de cet autre visionnaire que fut Deane. Deux expériences qui ont permis à deux villes à deux époques différentes de devenir des centres d’art. J’entraîne ainsi le lecteur dans les aventures et les réflexions sensibles du fameux architecte artiste Gehry, qui ne pense qu’à créer du beau, du grand, du transcendant. Et cela, pour le bien de tous.
« L’art est le seul à faire renaître la vie… Le pouvoir de l’art c’est la résurrection » peut-on lire dans votre ouvrage. C’est une phrase clé du roman ?
Oui, parce que l’art est le cœur de ce livre en tant que grande force émancipatrice. À Bilbao comme à Manchester, c’est l’art qui a permis à ces villes de s’émanciper. Mais c’est aussi en permettant aux classes ouvrières d’accéder à l’art que ce changement a pu s’opérer. Le sous-titre, « Le cœur de l’architecte », est d’ailleurs évocateur car Franck Gehry est un homme issu d’un milieu très modeste.
C’est à lui que l’on doit par exemple la fondation Louis Vuitton à Paris ou le Walt Disney Concert Hall à Los Angeles, et qui, à force de travail et de ténacité, est devenu l’un des plus grands architectes de la planète, mais sans jamais oublier d’où il vient. À Los Angeles, il a créé des ateliers du soir dédiés à l’art pour les ouvriers ou les personnes défavorisées. C’est aussi cela qui m’intéressait : montrer comment l’art peut se transmettre.
« L’art m’inspire et nourrit mes romans. »
Finalement, c’est presque un manifeste pour l’accès à l’art que vous proposez ici ?
Ce que l’on appelait auparavant « la classe ouvrière » a un lien naturel avec l’art et il serait méprisant d’imaginer le contraire, il faut y avoir accès et c’est ce que ces deux hommes ont permis. Franck Gerhy a donné la possibilité aux gens de Bilbao, et de bien d’autres villes, de voir une cité se transformer en un lieu d’art. JC Deane a permis aux ouvriers tisserands de Manchester de découvrir les œuvres de cette incroyable exposition au cœur des fabriques. C’est cette quête de la beauté que je raconte. Bilbao, avant la construction du musée Guggenheim, était plutôt un haut lieu du terrorisme. Manchester était la ville noire des cheminées des fabriques de cotons, une terre industrielle à la base.
Ce qui me semble important est que l’art doit être au cœur de la vie. Il m’était nécessaire de montrer que ces lieux auparavant abandonnés sont devenus des endroits où l’art a aujourd’hui toute sa place. Bilbao s’est transformé tout comme Manchester. De la même manière que les villes peuvent se métamorphoser, les populations le peuvent aussi. L’art permet d’avoir un autre lien avec soi et le monde.
Ce nouveau livre fait aussi le lien avec vos activités et festivals…
Je suis les cours du Louvre, je suis une grande amoureuse de l’Italie qui est mon pays de cœur, et je visite beaucoup d’expositions et de musées en Italie ou ailleurs. L’art m’inspire et me nourrit comme il nourrit mes romans.
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