Lassées des incivilités au bureau, des entreprises proposent des cours de savoir-vivre à leur salariés

(ETX Daily Up) – Après des mois de télétravail, certains actifs ont oublié le ba.ba. de la civilité en entreprise. Ils ont pris de mauvaises habitudes qui agacent autant leurs collègues que leurs supérieurs hiérarchiques. De quoi pousser plusieurs entreprises à faire suivre des cours d’étiquette à leurs collaborateurs.

Ce phénomène est particulièrement visible aux États-Unis, où un grand nombre d’employeurs imposent des politiques de travail plus strictes à leurs collaborateurs. Mais revenir à un mode de travail en présentiel n’est pas chose facile, tant les salariés se sont habitués aux nombreux avantages du télétravail. L’un d’entre eux concerne la tenue vestimentaire. Le « casual everyday » semble être devenu la norme pour beaucoup d’employés qui font du télétravail, à tel point que certains ne daignent même plus troquer leur pyjama pour des vêtements plus professionnels avant de commencer leur journée de travail à distance.

On pourrait penser que les adeptes de la décontraction font l’effort de s’habiller de façon plus formelle quand ils vont au bureau, mais ce n’est pas toujours le cas. Les hoodies, leggings et autres vêtements de la vie courante se sont invités dans l’open space, au détriment des ensembles costumes-cravates et des tailleurs-jupes. La démocratisation de la tenue de travail n’est pas un problème en soi puisqu’il n’existe aucune corrélation entre garde-robe et réussite professionnelle, mais elle témoigne d’une « ​​casualisation » de la vie en entreprise. Les incivilités nuisent à la productivité

Cependant, cette « ​​casualisation » devient problématique quand elle frise l’incivilité. C’est pourquoi des patrons américains font suivre des cours de bonnes manières à leurs collaborateurs. Ils sont dispensés par des établissements spécialisés et abordent une variété de thématiques en lien avec la vie au travail. Cela inclut la façon de se conduire lors de réunions en visio, le comportement à adopter durant un déjeuner d’affaires ou même l’art de mener une conversation avec ses collègues. « Nous sommes tous en train de nous retrouver. Nous voulons […] nous assurer que nous nous accordons sur ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas sur le lieu de travail », a expliqué Kate Zabriskie, qui dirige une société spécialisée dans l’enseignement sur l’étiquette professionnelle, Business Training Works Inc, au Los Angeles Times.

Enseigner à ses collaborateurs le b.a.ba. de la vie en entreprise a un coût : le prix moyen d’un cours d’étiquette est de 6500 dollars (environ 5984 euros), d’après le journal californien. Mais beaucoup de patrons semblent prêts à investir cette somme pour former leurs employés au « savoir-être ». Plus de six sociétés sur dix ont prévu d’avoir recours à de telles formations cette année, selon une enquête de ResumeBuilder menée auprès de 1548 chefs d’entreprise.

Cette décision peut sembler surprenante, mais elle prend tout son sens quand on sait que la politesse est un élément central de la qualité de vie et de la motivation au travail. Les salariés sont bien plus sensibles qu’on l’imagine à toutes les petites indélicatesses et incivilités auxquelles ils peuvent être confrontés dans leur quotidien professionnel. Oublier de dire « bonjour » à son collègue ou prendre la parole de façon intempestive lors d’une réunion peut sembler anecdotique mais, à la longue, cela contribue à détériorer le climat relationnel au sein de l’organisation.

Ces manquements aux règles de bienséance affecteraient même la santé des employés qui y sont exposés, d’après deux études menées en 2014 et 2015 par le cabinet de conseils en risques psychosociaux Eléas. Pire encore, ils affecteraient la productivité des salariés, dans 75% des cas. Une chose à garder à l’esprit quand vous serez tenté de partir du bureau sans avoir préalablement nettoyé votre espace de travail.

Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.